Chaque jour, nous assistons à ce décompte macabre qui nous permet de prendre conscience de la gravité de la situation. Si pour certains ces chiffres ne représentent pas grand chose, ces mêmes statistiques ont pourtant brisé des familles, pour qui le deuil est impossible.
Face à des mesures de plus en plus strictes, les familles ne peuvent plus faire de dignes adieux.
"C'est difficile de ne pas pouvoir dire aurevoir"
La procédure est la même pour tout un chacun. Impossible de voir le corps des défunts. Ariitaia n'a pas pu voir le corps de sa mère. La sexagénaire était atteinte du covid. Et lors de la veillée, les proches ont du se relayer par groupe de 10 pour se recueillir auprès de sa dépouille. Un dernier au revoir face à une planche de bois. Perturbant pour la famille, qui aurait aimé lui faire un ultime adieu :
Elle s'en va à l'hôpital. Deux jours après, elle est en réanimation, alors que tu as envie de la voir. C'est difficile pour nous tous. Les funérailles normales sans le virus, tu as encore un dernier moment (...), mais là... C'est difficile à vivre.
L'inhumation se déroule de la même manière. Les proches peuvent s'approcher par groupe de 20, avant la mise en terre. Pour Jacques, ami d’enfance de la défunte, ne pas voir son amie est choquant, d’autant qu’il a perdu 5 proches en une semaine :
Surtout chez nous les tahitiens, on aime dire un dernier aurevoir aux personnes qu'on aime, qu'on apprécie. Avec les mesures barrière, c'est difficile, ne pas pouvoir dire aurevoir.
La défunte n'était pas vaccinée, et "ça, c'est un message : il faut aller se faire vacciner !", a déclaré Ariitaia. Face à tant de douleur et de perte, l'application des gestes barrières est plus que jamais de mise.