Covid-19 : Le CHPF est en surchauffe

L'hôpital du Taaone sature de patients atteints du coronavirus et du variant Delta. Voici le profil actuel des patients en souffrance.

A l'heure actuelle, au Centre Hospitalier du Taaone, 162 patients sont sous oxygène dont 22 en réanimation. Sur ces 22 personnes en situation critique, pas une seule n'est vacciné.

Les patients ne sont pas tous atteints de commorbidités, et sont jeunes voire très jeunes.

Certains sont plongés dans en coma artificiel, leur corps est bougé et massé toutes les 4 heures pour éviter la formation des escarres.

Le pronostic vital est compliqué à ce stade de la maladie, les patients en réanimation ne sont pas sûr de s'en sortir.

Ils ont tous en détresse respiratoire, ils ont tous des besoins en oxygène énorme, alors on leur apporte le maximum mais même le maximum est parfois insuffisant vu l'état de leurs poumons.

Laure Baudoin - Médecin chef du service de réanimation du CHPF


Le personnel soignant assume tant bien que mal la vague géante du covid-19 et son variant Delta qui s’abat sur la Polynésie. Ceux qui sont en vacances sont rappelés, mais cela ne suffit pas.

Nous souffrons aujourd'hui des ratios, nous n'avons pas assez de personnel infirmiers auprès des patients.

Claude Panero - Directrice de l’hôpital du Taaone

 

Dans ce chaos inédit à l’hôpital, les soignants constatent que l’âge de leur patients baisse et qu'ils ne sont pas vaccinés.

En pneumologie l'angoisse est palpable. Il n'y a pas d’intubation, mais des malades qui se portent mal.

Actuellement, l’hôpital consomme cinq fois plus d’oxygène qu’en temps normal, y compris sur des jeunes patients qui étaient en pleine forme la veille :

On a des patients jeunes de 30 et 40 ans, la moyenne d'âge est à 50 ans. Il y a des patients qui sont graves et d'autres moins grave mais qui nécessitent une hospitalisation. La plupart est non-vaccinée.

Charlotte Courtois - Pneumologue au CHPF

 

Au Taaone, des lits sont installés un peu partout en prévision des nouveaux arrivants.

Quant au poste de vaccination il est désormais démonté de la nef centrale. Il n’est pas exclu que des lits soient installés dans cet espace.

Vous l'aurez compris, au sein de l'hôpital l'heure n'est plus à la prévention mais à la guérison.

Le personnel soignant incite grandement la population à se faire vacciner.