À l’Uranie, plus grand cimetière de Polynésie, on enterre à la hâte. Une inhumation se termine à peine, que le tractopelle creuse déjà une nouvelle tombe à côté. Cinq enterrements liés à la Covid-19 s’organisent chaque jour…C’est presque 4 fois plus qu’habituellement. « C’est la première fois qu’on enterre cinq personnes en une seule journée, déplore Vatea, fossoyeur. C’est trop… »
En cas de décès lié à la Covid-19, il faut aller vite. Le défunt doit être inhumé en moins de 48h. À Papeete, si la famille n’est pas déjà propriétaire d’un caveau, elle n’a pas le temps d’en bâtir un. Le cercueil est mis dans un trou de terre, tout simplement. Pas de plaque, pas de pierre tombale, pas de nom.
Et pour soulager la morgue du Taaone submergée, un container réfrigéré de 40 pieds doit être installé lundi 23 août, à l’entrée du cimetière. Deux sont déjà déployés autour de l’hôpital. Moerani Gauthier, chef du département gestion administrative à la mairie de Papeete, est un peu gêné, tant le sujet est sensible : « Il sera destiné à recevoir les corps des défunts qui sont covidés et qui sont décédés à domicile. »
Construction en urgence de nouveaux enfeus à Mahina
« On a prévu de construire une trentaine d’enfeus en urgence. C’est pour accompagner tous nos défunts. Je ne veux pas être en rupture de ce service que l’on peut offrir aux familles. »
Si la question est sensible, la réalité est bien concrète pour ces familles endeuillées. A Mahina, après 14 décès directement liés à la Covid-19 ces 3 dernières semaines, le petit cimetière commence à manquer de caveaux. La commune vient de voter une enveloppe de 5 millions de Fcp pour la construction de nouveaux enfeus. « On a prévu de construire une trentaine d’enfeus en urgence, précise le maire, Damas Teuira. C’est pour accompagner tous nos défunts. Je ne veux pas être en rupture de ce service que l’on peut offrir aux familles. »
Depuis 3 semaines et l’explosion de la vague Delta, 110 personnes sont décédées des suites de la Covid-19.