Deux réformes sont au cœur du conflit entre le syndicat et le ministère des Transports : celle sur la profession des taxis et celle sur les transporteurs touristiques.
Le gouvernement veut "améliorer la qualité de service"
Pour les chauffeurs de taxi, l'urgence est de s'occuper en premier de la réforme des transporteurs touristiques afin de protéger leur activité et éviter que des taxis pirates ne "volent leur clientèle". Mais Jordy Chan ne compte pas bousculer son calendrier.
Nous souhaitons maintenir le calendrier actuel, c'est-à-dire mettre en place la réforme sur la profession des taxis en 2025 et celle sur les transporteurs touristiques en 2026 car (...) toutes les plaintes qui nous sont adressées concernent la profession des taxis, qu'il s'agisse d'excès de vitesse, de tarification abusive, de la non utilisation du taximètre ou encore du refus de prise en charge du passager. Et le fait est que celui nuit à l'usager mais aussi à la réputation de la profession. Donc nous souhaitons réformer le cadre réglementaire de cette profession pour améliorer la qualité de service parce que notre priorité c'est le bien-être de la population.
Jordy Chan, ministre des Transports
Mécontents face à cet argument, les chauffeurs de taxi ont organisé ce dimanche une opération escargot. Ils étaient une centaine dans le cortège à circuler à 40 km/h pour protester. Leur course s'est terminée à la présidence où personne ne les a reçus contrairement à ce qu'ils espéraient.
Concernant les autres revendications des chauffeurs de taxi, le ministre a confirmé avoir respecté ses engagements, "qu'il s'agisse de la rénovation de la station du Vaima, la mise en place de stationnement à la gare maritime de Vaiare, les actions de contrôles et de répression contre les taxis pirates et la réflexion engagée concernant la réforme de la profession des taxis".
Pour appuyer ses arguments, Jordy Chan précise que trois contrôles ont été menés cette année, "à l'aéroport de Tahiti Faaa et à la gare maritime de Papeete afin de déterminer qui parmi les prestataires exerçaient des fonctions qui ne correspondaient pas à leur licence. C'est bien plus qu'il n'a été fait par le passé et cela a permis de mettre en demeure plusieurs personnes sur des actions qu'ils n'avaient pas à mettre en œuvre et qu'ils ont effectuées".
"Nous ne sommes pas à leur disposition"
Si les contours de ces réformes ne sont pas encore définis, le ministre reste inflexible sur les dates. "C'est une affaire de quelques mois qui ne va pas changer radicalement l'affaire des taxis (...). Les sept points ont tous été respectés. Nous sommes à l'écoute des professionnels mais nous ne sommes pas à leur disposition" lâche-t-il.
De leur côté, les transporteurs touristiques (chargés d'acheminer les touristes depuis les hôtels et les paquebots sur réservation) nient toute concurrence déloyale avec les taxis.
Le syndicat des taxis, lui, menace de reconduire de nouvelles opérations escargot à la rentrée de janvier et cette fois aux heures de pointe, ce qui pourrait véritablement paralyser la circulation sur toute l'île.