Karl Lehartel est hospitalisé depuis 3 semaines. Au début, il était désireux de rentrer chez lui rapidement, car sa femme et ses enfants lui manquaient. Mais il sait également qu’il avait absolument besoin d’assistance médicale. Il se rappelle de ses premières journées d’hospitalisation. "On me baignait au lit, et là je prends ma douche tout seul ! Je suis indépendant aujourd'hui", dit-il ému.
Maima est l’une des 2 seules kinésithérapeutes de ce service de 22 lits, qui ne désemplit pas. En sous-effectif, le service peut compter sur son dévouement. Ici, la kiné est avant tout respiratoire. "Quand les patients arrivent, ils sont souvent anxieux, essoufflés au moindre effort, ils ne savent plus du tout comment respirer. Il faut déjà poser les bases, prendre le temps de leur expliquer, de faire une respiration longue, profonde", détaille Maima Pater, kinésithérapeute.
Outre la demi-heure d’exercices journaliers, Karl reçoit la visite de sa pneumologue. Les poumons sont examinés, mais aussi tous les autres organes sont passés en revue, car les patients peuvent avoir d'autres pathologies.
Relation de confiance
Des visites que Karl apprécie d’autant qu’il observe les progrès réguliers qu’il réalise, et les échanges chaleureux avec les soignants. "D'être comme ça aujourd'hui, c'est grâce à la ménagère jusqu'au médecin, tout ce monde...j'ai pas les mots...ce sont des personnes dévouées, elles sont là pour toi, jour et nuit", dit Karl avec les larmes aux yeux.
Dans une autre chambre du service, séance de massage énergisant réalisé par des tradi-praticiennes du CHPF. En tahitien, elles expliquent les soins que le centre hospitalier prodigue. Elles écoutent et établissent une relation de confiance avec les patients. Permettant souvent de leur faire accepter les traitements nécessaires à leur guérison. Le massage est une moyen de renforcer la confiance.
"Il y a des personnes qui sont très anxieuses. Avec les massages que nous offrons, nous arrivons à calmer la personne, donc la prise en charge des médecins se fait un peu mieux", précise Jenny Torea, responsable des tradipraticiennes du CHPF. "C'est la première fois qu'on me soigne comme ça", avoue Teeru Taraufau, une patiente.
A l’heure de l’épidémie, où les lits sont insuffisants, où le traitement de la maladie doit être rapide, les tradipraticiennes sont les garantes d’une relation humaine de qualité au CHPF. Elles donnent le ton, et grâce à elles les traitements sont souvent mieux acceptés et les séjours hospitaliers appréciés.