Fernand a le geste, il neutralise les moustiques avec une raquette électrique, cet habitant de Sainté-Amélie les chasse comme il peut. Il n’a jamais eu la dengue alors dans un environnement où l’humidité favorise les gîtes, il est conscient que la protection est essentielle. "On fait le tour de la maison, on vide tous les pots de fleurs, parfois on oublie un seau rempli d'eau", concède le vieil homme.
Une surveillance accrue des gîtes et l’utilisation de produits répulsifs sont fortement conseillés...même si leur prix n’est pas toujours incitatif. "Même le Baygon, ça coûte cher, c'est le meilleur produit, mais c'est cher", reconnaît Fernand.
À Tahiti 5 cas autochtones de dengue ont été recensés en 3 mois. Une phase d’alerte pré-épidémique qui interpelle les autorités sanitaires. "On voit que le rythme augmente un petit peu avec la notification de dengue et ça confirme que le virus est en train de circuler. Nous sommes encore dans une phase pré-épidémique, ce n'est pas vraiment une épidémie, mais avec le virus qui circule nous commençons à nous préparer pour une possible épidémie de dengue", précise André Wattiaux, médecin responsable du pôle de veille sanitaire.
En cas d’épidémie, les plans de sauvegarde communaux sont en préparation et les personnels de santé en formation. La population elle, est appelée à la vigilance face au virus. "Il est important de consulter quand on a de la fièvre, particulièrement les enfants puisqu'ils attrapent la dengue. Par exemple pour le covid, ils ont pu l'attraper mais il n'y a pas eu beaucoup de choses graves. Pour la dengue, c'est plus préoccupant quand même. Sans s'inquiéter outre mesure, il faut consulter un médecin quand les enfants ont de la fièvre", insiste le docteur Philippe Biarez, directeur de la Santé publique.
La dernière épidémie de dengue a eu lieu en 2019. La prochaine, si elle se confirmait, n‘arriverait pas avant le mois de mai.
Un cas supplémentaire de dengue vient d'être détecté à Faa'a et des pulvérisations sont prévues dans la zone infectée;