La mobilisation contre l'obligation vaccinale en Polynésie draine son lot de vidéos, largement partagées sur les réseaux sociaux, et souvent truffées de désinformation. Un internaute a ainsi organisé un live mardi 5 octobre, rassemblant à ce jour près de 2 000 vues, et au cours duquel il assure que l'obligation vaccinale allait s'appliquer aux enfants "à partir de demain", et que pour les nouveaux-nés, il s'agira d'un suppositoire.
C'est faux.
L'obligation vaccinale telle que prévue par la loi de Pays du 23 août 2021 concerne les adultes travaillant dans certains secteurs. Retrouvez la liste des professions concernées ici. Il s'agit de travailleurs. La sanction à laquelle s'exposent les contrevenants est une amende de 175 000 Fcp, si aucune régularisation de la situation vaccinale n'est intervenue dans un délai de 30 jours, après un contrôle de l'ARASS.
Pour les enfants de plus de 12 ans, aucune obligation vaccinale contre la Covid-19. Il est possible qu'ils se vaccinent s'ils le souhaitent et sous réserve de l'accord parental. Depuis le 16 août dernier, les mineurs de 16 et 17 ans peuvent se faire vacciner sans accord parental.
Les vaccins contre la Covid-19 ne sont pas administrés aux moins de 12 ans, en Polynésie, à ce jour. Si une obligation vaccinale concerne les enfants, il s'agit des 11 vaccins obligatoires en Polynésie comme dans l'Hexagone, à savoir le DTP Polio, l’Hépatite B, l’Haemophilus, Rougeole et Rubéole, le BCG, la coqueluche, les oreillons et les maladies à pneumocoque.
Le spectre du suppositoire, qui revient régulièrement dans la sphère complotiste, vient peut-être d'une confusion avec les essais menés par l'Institut Pasteur de Lille (qui n'a pas de lien avec celui basé à Paris) sur le Clofoctol. Le 6 septembre dernier, l'Institut lillois a ainsi annoncé avoir recruté son premier patient pour la deuxième phase de ses essais, pour évaluer ce médicament dans la prise en charge précoce des patients atteints de Covid-19 et éviter les hospitalisations.
Cet essai a débuté mi-juin, suite à l'autorisation délivrée par l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament et se déroule uniquement dans les Hauts-de-France à ce jour. La molécule, antibiotique et bactériostatique, est déjà utilisée dans plusieurs pays européens pour traiter d'autres pathologies que la Covid-19, notamment des infections de la sphère ORL et certains cancers.
Les contrevenants à l'origine de fake news risquent une amende de 5,4 millions Fcp.