Emmanuel Macron mentionne la mise en place du "pass sanitaire"

Lors du Conseil européen, Emmanuel Macron, le président de la République, a évoqué la mise en place d’un « pass sanitaire » en réflexion avec les 27 pays membres de l’UE. Un instrument permettant la réouverture de certains lieux publics, mais qui ne sera pas un « passeport vaccinal ». 

A l'issue de la première journée de visioconférence entre les 27 dirigeants de l'Union européenne, jeudi 25 février, Emmanuel Macron a apporté des précisions sur la direction de son futur « pass sanitaire » .

Ce pass serait un outil de suivi permettant, selon le Premier ministre Jean Castex, « la réouverture des différentes activités. L’idée est de pouvoir rouvrir ces activités en sécurité et donc de pouvoir tracer, à l'aide de ces applications ». La présentation de ce pass sanitaire soulève de nombreuses interrogations : à quelles conditions l’accès à ces activités sera-t-il ouvert ? Quelle place occupe la vaccination? L’Europe sera-t-elle soumise à cette application ?

 

Plusieurs points ont été évoqués entre les états membres de l’Union Européenne (UE) lors de cette conférence, mais dont les contours restent vague. Le fondement même de ce « pass sanitaire » serait de faciliter le « contact-tracing ». Un procédé déjà présent sur les applications TousAntiCovid et disponible chez certaines compagnies aériennes telle qu’Air France, cliente de l’application AOK Pass.

Le président de la République suggère la possibilité d’utiliser le même concept avant d'entrer dans un lieu, via un QR Code qui renverrait à un certain nombre de données personnelles sur son état de santé. Jusqu’ici ces outils étaient non obligatoires et basés sur le volontariat. Pour l'heure, le chef de l'Etat n'a pas précisé si ce "pass sanitaire" serait obligatoire ou non. Le chef du gouvernement central a néanmoins tenu à apporter quelques éclaircissements sur les interrogations des Français :

« si on arrive à rouvrir certains lieux, nous ne saurions conditionner leur accès à une vaccination, alors même que nous n'aurions même pas ouvert la vaccination aux plus jeunes".

Emmanuel Macron, Président de la République

 

A la date du 25 février, seuls 4,2% des Européens ont reçu au moins une dose de vaccin. Le développement de cet instrument est en cours de création, Emmanuel Macron tiendra une réunion avec des membres du gouvernement la semaine du 1er mars pour préparer sa mise en place. 

Une reflexion commune 

 

En Grèce, en Italie et en Espagne, pays dans lesquels la situation économique est très préoccupante, les politiques poussent en faveur d'un passeport vaccinal. Le dossier est d'ailleurs arrivé sur la table de la Commission européenne. Le Commissaire européen de l'Industrie, Thierry Breton, a indiqué avoir demandé à « ses services, de travailler sur une application spécifique qui serait la même dans tous les pays de l'UE ».

Les dirigeants européens ont discuté, jeudi, de la mise en œuvre du certificat, qui permettrait de "réorganiser la circulation entre Etats de manière plus fluide lorsque les restrictions aux frontières seront levées. L’objectif est d’avoir un « passeport sanitaire » effectif d’ici juin-juillet. Les dirigeants cherchent à trouver un moyen similaire à tous les pays afin de faciliter les contrôles.  

L’attente de nouvelles données scientifiques viennent elles aussi brouiller les pistes du futur pass sanitaire. 

« il n'est pas encore certain que vous cessiez de transmettre le virus après avoir été vacciné »,

Ursula von der Leyen, présidente de la commission européenne

 

 

La question des droits attachés à ce "passeport" est jugée "conflictuelle" et "hors de propos" par certains Etats. "Un tel document ne saurait ouvrir des droits spéciaux spécifiques aux personnes vaccinées", a martelé jeudi devant la presse le président français, alignant sa position sur le futur "pass" européen avec celle du possible futur "pass" français. "Je n'accepterai pas un système où on fait dépendre l'accès à tel ou tel pays à un tel certificat" alors que "nos jeunes n'auront pas encore été vaccinés", a-t-il averti lors de son allocution au conseil européen.