Le 15 février, deux couples ont été jugés en correctionnelle pour falsification de documents d'adoption. En attendant le délibéré le 25, que dit la loi en matière d'adoption ? Quelle différence existe-t-il avec la coutume du fa'a'amu ?
Le ministère public de la Polynésie française a dans ses objectifs, celui de « permettre au fa’a’mu , en tant qu’expression de la solidarité familiale à l’égard de parents en difficulté, de subsister » et de « mettre un terme aux dérives des faux fa’a’mu et de replacer l’enfant au centre du dispositif pour lui faire bénéficier de toute la protection que lui offre la loi. »
Ces objectifs naissent de l’ambiguïté qui se crée dans l’utilisation du fa’a’mu dans le cadre d’une adoption.
Le fa’a’mu est parfois dévié de sa raison d’être : la solidarité familiale intergénérationnelle et fraternelle, en coupant l’enfant de ses parents, de sa fratrie, de sa famille et de sa culture.
Fa'a'amu ne vaut pas adoption
Les parents qui veulent adopter, sous couvert d'offrir aux enfants un avenir meilleur, contournent parfois les circuits administratifs et contactent eux même des femmes enceintes.
La Polynésie française dispose de la DSFE, équivalent de l’aide sociale à l’enfance et de places en pouponnières en nombre suffisant.
Le fa’a’mu n’est pas interdit dans le cas où il respecte les conventions internationales, la constitution ainsi que les textes de loi. Cette tradition consiste à confier son enfant à un membre de famille, l’enfant reste au contact des parents. À tout moment, les parents peuvent récupérer leur enfant dans leur maison.
Une coutume vielle de plusieurs siècles qui n’entre pas dans le cadre d’une adoption avec des parents venus de métropole.
Toute tentative de contourner la loi et d’abus du terme est réprimandée et constitue une infraction. Une fausse écriture administrative est punie d’une peine de 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.