Francis Joyon a remporté à 62 ans et pour la première fois en sept participations, cette prestigieuse compétition. Le navigateur a battu nouveau record de 7 jours 14 heures 21 minutes, pour rallier la Guadeloupe depuis Saint-Malo.
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Après 6 500 kilomètres de mer et une semaine de course, le skipper s'est imposé au terme d'un finish incroyable de plusieurs heures autour de l'île avec le jeune François Gabart, 35 ans, qui a passé la ligne seulement 7 minutes après Francis Joyon. Jamais une victoire ne s'était jouée dans un finish aussi serré depuis la première édition.
En tête depuis le début de la course, François Gabart voit la victoire lui échapper sur le fil. Il a été doublé seulement deux heures avant l'arrivée. Fair-play, le trentenaire a tenu à saluer son aîné qui a établi en 7 jours, 14 heures, 21 minutes et 47 secondes, le nouveau record de l'épreuve.
Agé de 62 ans, bardé de trophées et de records, François Joyon n'avait jamais remporté cette mythique transatlantique en solitaire depuis sa première participation en 1990. Son triomphe à sa septième tentative restera donc, dans les annales.
Je suis encore un petit peu sur le petit nuage de cette arrivée de fou. Ca a été un moment complètement incroyable. Tout a été incroyable pendant cette course. Depuis le début où on a eu une série de mauvais temps avec des vagues où le bateau bondissait furieusement, où on était à la limite du chavirage, à la limite de l'avarie. Après ça a été les jours de régate en me rapprochant petit à petit de François Gabart qui menait super bien son bateau et qui avait des petits soucis techniques. Et puis, cette arrivée de folie, le tour de la Guadeloupe, ça a été vraiment trop intense. Jusqu'à la dernière seconde c'était pas gagné puisque tout s'est joué dans le dernier virement de bord, juste avant la ligne d'arrivée. Dans la nuit avec les centaines de bateaux spectateurs, on ne voyait même pas où était la ligne, et il y avait des obstacles, il y avait des bancs de sable. Et donc jusqu'à la dernière seconde j'étais pas sûr.
Votre bateau est moins moderne que ceux de vos principaux concurrents, du haut de vos 62 ans vous ne partiez pas favori, c'est la victoire de l'expérience ?
C'est peut-être justement le fait que ce bateau soit un monument historique. Il faut savoir que les bateaux de course n'ont pas normalement une durée de vie très longue. Là, il a gagné quand même sa troisième Route du Rhum, avec trois skippers différents. J'étais donc obligé d'être à la hauteur du bateau. Il y avait une grosse pression de ce côté-là. On m'a dit que j'étais sur le bateau qui gagne, qu'il fallait donc que je gagne. Je dirais qu'à 62 ans on a peut-être un petit peu moins de force dans les bras de temps en temps, et puis un petit peu plus de neurones à d'autres. Pour être plus modeste, on a fait plus de bêtises que les autres et donc on n'est pas censé refaire les bêtises qu'on a déjà faites. Et ça c'est ce qu'on appelle l'expérience en fait. En nautisme, ça apporte beaucoup.
François Gabart vous a chaudement félicité après l'arrivée, on imagine pourtant sa déception. Cette sportivité, c'est toujours comme ça dans le monde de la voile ?
Je pense que François a un esprit sportif formidable. Parce qu'il a mené cette course de bout en bout. C'est moi qui m'apprêtais à le féliciter chaudement parce que je pensais arriver plutôt second. Je m'apprêtais à lui dire gentiment que grâce à moi, il a eu une course un petit peu animée et donc je trouve qu'il fait preuve d'une grande sportivité. C'est tout à fait à son image, j'ai beaucoup d'admiration pour lui.
En tête depuis le début de la course, François Gabart voit la victoire lui échapper sur le fil. Il a été doublé seulement deux heures avant l'arrivée. Fair-play, le trentenaire a tenu à saluer son aîné qui a établi en 7 jours, 14 heures, 21 minutes et 47 secondes, le nouveau record de l'épreuve.
Agé de 62 ans, bardé de trophées et de records, François Joyon n'avait jamais remporté cette mythique transatlantique en solitaire depuis sa première participation en 1990. Son triomphe à sa septième tentative restera donc, dans les annales.
Francis Joyon : "Je suis encore un peu sur le petit nuage de cette arrivée de fou"
Dans quel état êtes-vous, quelques heures seulement après votre arrivée?Je suis encore un petit peu sur le petit nuage de cette arrivée de fou. Ca a été un moment complètement incroyable. Tout a été incroyable pendant cette course. Depuis le début où on a eu une série de mauvais temps avec des vagues où le bateau bondissait furieusement, où on était à la limite du chavirage, à la limite de l'avarie. Après ça a été les jours de régate en me rapprochant petit à petit de François Gabart qui menait super bien son bateau et qui avait des petits soucis techniques. Et puis, cette arrivée de folie, le tour de la Guadeloupe, ça a été vraiment trop intense. Jusqu'à la dernière seconde c'était pas gagné puisque tout s'est joué dans le dernier virement de bord, juste avant la ligne d'arrivée. Dans la nuit avec les centaines de bateaux spectateurs, on ne voyait même pas où était la ligne, et il y avait des obstacles, il y avait des bancs de sable. Et donc jusqu'à la dernière seconde j'étais pas sûr.
Votre bateau est moins moderne que ceux de vos principaux concurrents, du haut de vos 62 ans vous ne partiez pas favori, c'est la victoire de l'expérience ?
C'est peut-être justement le fait que ce bateau soit un monument historique. Il faut savoir que les bateaux de course n'ont pas normalement une durée de vie très longue. Là, il a gagné quand même sa troisième Route du Rhum, avec trois skippers différents. J'étais donc obligé d'être à la hauteur du bateau. Il y avait une grosse pression de ce côté-là. On m'a dit que j'étais sur le bateau qui gagne, qu'il fallait donc que je gagne. Je dirais qu'à 62 ans on a peut-être un petit peu moins de force dans les bras de temps en temps, et puis un petit peu plus de neurones à d'autres. Pour être plus modeste, on a fait plus de bêtises que les autres et donc on n'est pas censé refaire les bêtises qu'on a déjà faites. Et ça c'est ce qu'on appelle l'expérience en fait. En nautisme, ça apporte beaucoup.
François Gabart vous a chaudement félicité après l'arrivée, on imagine pourtant sa déception. Cette sportivité, c'est toujours comme ça dans le monde de la voile ?
Je pense que François a un esprit sportif formidable. Parce qu'il a mené cette course de bout en bout. C'est moi qui m'apprêtais à le féliciter chaudement parce que je pensais arriver plutôt second. Je m'apprêtais à lui dire gentiment que grâce à moi, il a eu une course un petit peu animée et donc je trouve qu'il fait preuve d'une grande sportivité. C'est tout à fait à son image, j'ai beaucoup d'admiration pour lui.