Entouré de son gouvernement, Edouard Fritch est revenu longuement mercredi en fin de matinée sur l'échec des négociations ayant entraîné mardi à minuit le déclenchement de la grève générale.
"Je suis déçu, voir outré, de la façon dont les choses sont présentées par par certains partenaires sociaux" déclare Edouard Fritch.
Personne ne voulait éviter cette grève dans la délégation syndicale
Estimant avoir été "trompé" par les partenaires sociaux, le président du pays qualifie de "mascarade" les cinq jours de négociations. Pour lui, cette grève va à contre-sens de l'intérèt général et certaines entreprises pourraient ne pas s'en remettre.
Edouard Fritch accuse les syndicats : "il y a beaucoup d'égoisme catégoriel dans cette situation" dit-il avant d'assener : " cette grève est un luxe que l'on ne peut pas se permettre".
Afin d'étayer son propos, le président a détaillé point par point les propositions de son gouvernement pour répondre au cahier de revendications des organisations syndicales.
Les propositions du gouvernement :
Le gouvernement a proposé de revaloriser le SMIC de 2% dès le mois de décembre puis de 1% supplémentaire au 1er juillet et enfin de 1% supplémentaire en fin d'année 2022 en fonction de l'indice du coût de la vie.
Sur la question de la périodicité de la tenue des CHSCT (Comité hygiène et sécurité des conditions de travail), le pays a accepté que les réunions se tiennent tous les trimestres, soit quatre fois par an contre deux actuellement.
Pas d'objection pour le gouvernement vis à vis de la création d'un fonds d'aide aux salariés ayant perdu accidentellement leur emploi, une réunion tri partite devrait se tenir en ce sens ultérieurement.
Accord également du gouvernement pour la mise en place, dès décembre et janvier, de quatre concours administratifs et pour la revalorisation des carrières dans la fonction publique.
Concernant la loi sur la protection de l'emploi local, Edouard Fritch rappelle que le processus est déja engagé et qu'une liste des professions concernées sera établie en avril ou mai 2022.
Le point le plus délicat des négociations concernait la réforme de la gouvernance de la Protection Sociale Généralisée. Le gouvernement a proposé de ramener de 65 à 15 le nombre d'administrateurs de l'organisme. Il a proposé une gestion tripartite : cinq représentants syndicaux, cinq représentants patronaux et cinq émissaires désignés par le gouvernement.
Les syndicats ont rejeté cette proposition et ont demandé à disposer de dix sièges au lieu de cinq, hypothèse inacceptable pour le gouvernement car source évidente de déséquilibre.
La question de l'obligation vaccinale a elle aussi fait débat. "la loi existe et elle est applicable" a rappelé Edouard Fritch qui a souligné avoir déja lâché du lest en repoussant de deux mois l'entrée en vigueur des contrôles et à fin janvier celle des sanctions.
"Cette loi a pour vocation de nous protéger tous" a t'il une nouvelle fois souligné tout en indiquant qu'il avait proposé de diviser par deux, soit 80 000 cfp, le montant des amendes encourues.
"Sur aucun de ces points les organisations syndicales n'ont fait de contre propositions", déplore le président : "c'est notre exigence, sinon rien ..."