C'est une figure du cinéma français qui s'est éteinte ce mardi 22 décembre 2020. Le célèbre acteur français Claude Brasseur est décédé à l'âge de 84 ans.
Plus de 110 films dont de nombreux cartons, deux César… Claude Brasseur, icône du cinéma français, est décédé mardi à l'âge de 84 ans.
Le comédien Claude Brasseur est mort à l’âge de 84 ans ce mardi 22 décembre 2020.
Sur franceinfo, ses amis et anciens collègues lui rendent hommage. Pour Philippe Labro, réalisateur de "La Crime" en 1983, dans lequel Claude Brasseur incarnait le commissaire Martin Griffon : "C’est un comédien exceptionnel. Avec sa mort, les gens se rendent compte de la richesse qu’il a apporté. Son parcours cinématographique est remarquable. Une subtilité dans le dialogue, Claude Brasseur a eu le don de sublimer chaque réplique", déclare Philippe Labro.
"C’est un grand travailleur, un bûcheur, un homme excessivement intéressant. C’est une grande émotion pour moi aujourd’hui, il fait partie d’une génération qui est en train de disparaître", ajoute l’auteur.
60 ans de carrière, une multitude de personnages
Fils d'une danseuse devenue comédienne, Odette Joyeux et du grand Pierre Brasseur, il sera happé à son tour par les feux de la rampe : "C’est pas simplement, il fut comédien, je suis comédien. C’est parce qu’il fut comédien que j’ai aimé ce métier et c’est parce que je l’aime que je suis comédien." Le grand public le découvre à la télévision en 1965 avec le personnage de Rouletabille mais c’est en 1971, dans Les Nouvelles aventures de Vidocq, qu’il s’impose vraiment.
Plus de 60 ans de carrière et une multitude de personnages. Alain Delon lui offre son premier grand rôle au cinéma dans Les Seins de glace en 1974. Claude Sautet fait ensuite appel à lui pour Une histoire simple avec Romy Schneider. Le réalisateur dira de lui : "C’est un comédien magnifique. Il n’est pas ombrageux… il est très enthousiaste."
"C'est tout un symbole"
"Ce qui le caractérisait, c'était l'amour du théâtre", a de son côté témoigné sur franceinfo le metteur en scène Bernard Murat. "Cela lui venait de très loin. C'est une lignée, les Brasseur." Bernard Murat évoque l'arrière-grand-père de Claude Brasseur, Georges Albert Espinasse, "qui a créé le rôle du Brésilien dans La vie parisienne d'Offenbach". Son père, Pierre Brasseur "était acteur au théâtre du Palais Royal. Claude et Alexandre (le fils de Claude) ont continué cette tradition-là". Pour Bernard Murat, "on perd quelque chose qui est une histoire artistique de la France avec la famille Brasseur".
Le metteur en scène confie avoir eu "une grande amitié pour lui". Il a connu Claude Brasseur "très jeune, c'était un ami de ma sœur. On s'est croisé longtemps. On s'est reniflé". En 2007, il l'a dirigé pour "Mon père avait raison" de Sacha Guitry, avec pour partenaire de scène Alexandre Brasseur, son fils. "L'histoire de Guitry, c'est vraiment pour les Brasseur", affirme Bernard Murat. "C'est tout un symbole."
Le metteur en scène, nostalgique, trouve "qu'on est dans une époque terrible sur le plan de la culture. Ce sont des pans entiers de notre histoire qui ont disparu depuis trois ou quatre ans". Il rappelle les disparitions récentes de Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort, Jean-Loup Dabadie, Claude Rich et "la merveilleuse Caroline Cellier". "On est vraiment chagrin." Il salue Jean-Paul Belmondo qui "est là encore avec nous". "Ils nous ont donné à manger de la culture pour très longtemps", tient à souligner Bernard Murat. "Il y a eu une génération incroyable."
L'acteur sera inhumé à Paris
Enfin, selon Elisabeth Tanner, à la tête de l'agence Time Art, Claude Brasseur est parti "dans la paix et la sérénité entouré des siens. Il n'a pas été victime du Covid. Il sera inhumé à Paris dans le respect des règles sanitaires et reposera aux côtés de son père, au cimetière du Père-Lachaise à Paris".