L'Etat prête 7 milliards d'euros à Air France; ATN et Air Tahiti réclament aussi une aide

Des compagnies aériennes françaises dont Air Tahiti Nui, Air Tahiti et Air Calédonie réclament à leur tour l'aide de l'Etat avec "un fonds d'un montant d'un milliard d'euros", après le soutien de 7 milliards accordé à Air France pour faire face à la crise du coronavirus.
D'autres compagnies "rencontrent les mêmes difficultés qu'Air France et sont tout aussi soucieuses de renouveler leurs flottes pour améliorer leur compétitivité et participer à la transition écologique", a affirmé le Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara) dans un communiqué.

"Pourquoi Air France est-elle la seule compagnie française à bénéficier d'un tel soutien ?", demande à l'Etat le syndicat qui regroupe huit compagnies aériennes françaises, basées en métropole et dans les territoires ultra-marins, ainsi que des sociétés d'assistance aéroportuaire.
 
Le "soutien massif" en faveur du groupe Air France "pour un montant historique de 7 milliards d'euros" représente "près de 45% du chiffre d'affaires annuel de la compagnie" (16,6 milliards en 2019), poursuit-il.

Cette aide permettra à Air France "non seulement de faire face à la crise Covid-19, mais aussi d'honorer ses commandes d'avions nouveaux". 

"Elle lui permettra aussi de restructurer son réseau aérien court/moyen-courrier pour affronter la concurrence étrangère qui sera encore plus vive au sortir de la crise", poursuit le syndicat, précisant que le chiffre d'affaires global des autres compagnies aériennes françaises représente environ 15% de celui d'Air France.

"Le Scara demande donc qu'un fonds d'un montant d'un milliard d'euros, proportionnel à ce qu'Air France a obtenu de l'État, soit mis en place en urgence", poursuit-il.
 

ATN, Air Tahiti et Air Calédonie


Le Scara regroupe les compagnies Air Tahiti, Ewa, Air Calédonie, Air Tahiti Nui, ASL, Air Saint Pierre, Air Corsica et Air Austral, ainsi que les entreprises Aerostravia, Groupe IGS et Alyzia. 

Les gouvernements français et néerlandais ont annoncé vendredi des aides pour les deux branches du groupe Air France-KLM, dont l'activité est quasiment à l'arrêt -hors rapatriements et acheminement de fret- depuis plusieurs semaines après la fermeture des frontières partout dans le monde pour freiner la propagation du coronavirus. 

Air France bénéficiera de 4 milliards de prêts bancaires garantis à 90% par l'Etat et de 3 milliards de prêt direct, avec en contrepartie des engagements sur l'amélioration de sa rentabilité et sur la réduction de ses émissions de CO2.

Le gouvernement néerlandais projette pour sa part d'aider KLM à hauteur de deux à quatre milliards d'euros sous forme de prêts et garanties.