Lors d'un point presse, le Haut-commissaire, les autorités judicaires et les forces de l'ordre ont dressé un premier bilan de la délinquance pour ce premier trimestre 2020. Selon ces premiers chiffres, le confinement a fait baisser la délinquance.
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Mercredi 22 avril, le Haut-commissaire, Dominique Sorain, le Procureur général de la République, Thomas Pison, le directeur de la sécurité publique, Mario Banner et le colonel de gendarmerie Frédéric Boudier ont fait un premier bilan de la délinquance pour ce premier semestre 2020, "dans un contexte particulier" d'épidémie de Covid-19.
Depuis le début du confinement, il y a eu 97 000 contrôles, dont 6 000 procès verbaux dressés.
"Le confinement est respecté dans l'ensemble, par rapport à d'autres territoires," a commenté le Haut-commissaire.
Les atteintes volontaires à l'intégrité physique (violences crapuleuses et intra familiales) étaient en augmentation en 2019, la courbe ascendante se poursuit début 2020.
C'est un phénomène spécifique au territoire avec des faits de 3,2 pour 1 000 habitants, contre 2,6 pour 1 000 habitants en métropole. Durant le confinement (du 15 mars au 15 avril), ces violences ont baissé de 23%. Les violences intrafamiliales ont baissé de 11,4%, à contre-sens du niveau national où les violences intra-familiales augmentent pendant le confinement.
Pour le procureur général de la République, Thomas Pison, le confinement rend la cohabitation obligatoire avec son agresseur, mais il rappelle qu'il existe d'autres dispositifs pour dénoncer ces faits : composer le 17, la page Facebook du Procureur de la République, l'APAJ (Association d'aide aux victimes) et le numéro du Pays. "Les femmes, mêmes confinées, peuvent faire connaître les agressions subies".
L'interdiction de la vente d'alcool a joué un rôle essentiel dans cette baisse contre les violences. Car, s'il n'est pas la cause directe des violences, il facilite le passage à l'acte et augmente la violence des coup. "Plus de la moitié des dossiers traités au tribunal concernent des violences sur fond d'alcool ou de stupéfiants, a rappelé le Procureur général de la république. Boire ne rend pas les gens plus paisibles, c'est l'inverse. Il est surprenant d'avoir pu entendre de tels propos venant d'une association de femmes battues" [utuafare Mataeinaa ndlr].
Un bilan complet sera établi à la fin du confinement.
Les atteintes aux biens (vols et cambriolages) étaient en baisse en 2019 baisse. En ce début 2020, les faits reculent de 7%, soit un ratio de 4,3 faits pour 1 000 habitants, contre 8,2 faits pour 1 000 habitants au niveau national.
Ce phénomène s'est accentué sur la période de confinement avec -50% d'atteintes aux biens pendant la période. La seule augmentation concerne les vols de deux roues. "C'est une évidence qu'avec le confinement, les gens ne sortent pas, donc les cambriolages sont plus difficiles, a expliqué le Procureur général de la République. Le couvre-feu est également efficace, puisque toute personne qui circule devient suspecte. Enfin, l'interdiction de la vente d'alcool a fait baisser aussi la délinquance, ainsi que la présence massive des forces de sécurité au bord des routes."
Depuis le début du confinement, il y a eu deux vols à mains armées. Les suspects ont été appréhendés et déférés. En 2019, il y a eu 6 vols à mains armées, 3 en 2018 et 4 en 2017. Ils restent des évènements exceptionnels en Polynésie.
Concernant la sécurité routière, il y a moins de circulation, donc -70% d'accidents et -47% de blessés sur la période de confinement. Les autorités notent toutefois quelques infractions à la sécurité routière, avec par exemple un record de vitesse à 140km/h avec consommation d'alcool.
Il y a eu 7 accidents mortels depuis le début de l'année où, à chaque fois, la consommation d'alcool ou de stupéfiant était en cause.
Concernant le trafic de stupéfiant, et d'ice plus particulièrement, un plan de lutte devait être présenté. Il est pour l'instant reporté. En attendant, avec la baisse des vols "la source s'est tarie et la présence policière dérange les trafiquants dans leur business."
Au tribunal, 50% du personnel est confiné et l'autre partie reste sur site. Le tribunal fonctionne en mode dégradé et assure les urgences pénales et civiles : les violences de toutes sortes, les vols, les affaires de stupéfiants et la sécurité routière. Tous les jours, il y a des audiences de comparution immédiate, même si le public n'est pas admis. "La réponse pénale ne s'effondre pas parce qu'on est en période de pandémie," a rappelé le Procureur général de la République.
Le tribunal anticipe une reprise d'activité à compter du 29 avril avec, progressivement une remise en route de certains services. Il y aura "beaucoup de stocks à juger" et la reprise promet de nombreux mois pour retrouver une activité normale.
Six détenus ont par ailleurs été libérés préventivement pour respecter la distanciation sociale en détention.
Retrouvez en vidéo la conférence de presse du Haut-commissaire, Dominique Sorain et du Procureur de la République qui font le point sur les chiffres de la délinquance du premier trimestre 2020 :
Depuis le début du confinement, il y a eu 97 000 contrôles, dont 6 000 procès verbaux dressés.
"Le confinement est respecté dans l'ensemble, par rapport à d'autres territoires," a commenté le Haut-commissaire.
Violences intra-familiales en baisse grâce à la fermeture de la vente d'alcool
Les atteintes volontaires à l'intégrité physique (violences crapuleuses et intra familiales) étaient en augmentation en 2019, la courbe ascendante se poursuit début 2020.
C'est un phénomène spécifique au territoire avec des faits de 3,2 pour 1 000 habitants, contre 2,6 pour 1 000 habitants en métropole. Durant le confinement (du 15 mars au 15 avril), ces violences ont baissé de 23%. Les violences intrafamiliales ont baissé de 11,4%, à contre-sens du niveau national où les violences intra-familiales augmentent pendant le confinement.
Pour le procureur général de la République, Thomas Pison, le confinement rend la cohabitation obligatoire avec son agresseur, mais il rappelle qu'il existe d'autres dispositifs pour dénoncer ces faits : composer le 17, la page Facebook du Procureur de la République, l'APAJ (Association d'aide aux victimes) et le numéro du Pays. "Les femmes, mêmes confinées, peuvent faire connaître les agressions subies".
L'interdiction de la vente d'alcool a joué un rôle essentiel dans cette baisse contre les violences. Car, s'il n'est pas la cause directe des violences, il facilite le passage à l'acte et augmente la violence des coup. "Plus de la moitié des dossiers traités au tribunal concernent des violences sur fond d'alcool ou de stupéfiants, a rappelé le Procureur général de la république. Boire ne rend pas les gens plus paisibles, c'est l'inverse. Il est surprenant d'avoir pu entendre de tels propos venant d'une association de femmes battues" [utuafare Mataeinaa ndlr].
Un bilan complet sera établi à la fin du confinement.
Vols en baisse
Les atteintes aux biens (vols et cambriolages) étaient en baisse en 2019 baisse. En ce début 2020, les faits reculent de 7%, soit un ratio de 4,3 faits pour 1 000 habitants, contre 8,2 faits pour 1 000 habitants au niveau national.
Ce phénomène s'est accentué sur la période de confinement avec -50% d'atteintes aux biens pendant la période. La seule augmentation concerne les vols de deux roues. "C'est une évidence qu'avec le confinement, les gens ne sortent pas, donc les cambriolages sont plus difficiles, a expliqué le Procureur général de la République. Le couvre-feu est également efficace, puisque toute personne qui circule devient suspecte. Enfin, l'interdiction de la vente d'alcool a fait baisser aussi la délinquance, ainsi que la présence massive des forces de sécurité au bord des routes."
Depuis le début du confinement, il y a eu deux vols à mains armées. Les suspects ont été appréhendés et déférés. En 2019, il y a eu 6 vols à mains armées, 3 en 2018 et 4 en 2017. Ils restent des évènements exceptionnels en Polynésie.
Accidents de la route en baisse
Concernant la sécurité routière, il y a moins de circulation, donc -70% d'accidents et -47% de blessés sur la période de confinement. Les autorités notent toutefois quelques infractions à la sécurité routière, avec par exemple un record de vitesse à 140km/h avec consommation d'alcool.
Il y a eu 7 accidents mortels depuis le début de l'année où, à chaque fois, la consommation d'alcool ou de stupéfiant était en cause.
Ice : "la source s'est tarie"
Concernant le trafic de stupéfiant, et d'ice plus particulièrement, un plan de lutte devait être présenté. Il est pour l'instant reporté. En attendant, avec la baisse des vols "la source s'est tarie et la présence policière dérange les trafiquants dans leur business."
Reprise progressive du tribunal le 29 avril
Au tribunal, 50% du personnel est confiné et l'autre partie reste sur site. Le tribunal fonctionne en mode dégradé et assure les urgences pénales et civiles : les violences de toutes sortes, les vols, les affaires de stupéfiants et la sécurité routière. Tous les jours, il y a des audiences de comparution immédiate, même si le public n'est pas admis. "La réponse pénale ne s'effondre pas parce qu'on est en période de pandémie," a rappelé le Procureur général de la République.
Le tribunal anticipe une reprise d'activité à compter du 29 avril avec, progressivement une remise en route de certains services. Il y aura "beaucoup de stocks à juger" et la reprise promet de nombreux mois pour retrouver une activité normale.
Six détenus ont par ailleurs été libérés préventivement pour respecter la distanciation sociale en détention.
la délinquance en baisse avec le confinement
la délinquance en baisse avec le confinement
Retrouvez en vidéo la conférence de presse du Haut-commissaire, Dominique Sorain et du Procureur de la République qui font le point sur les chiffres de la délinquance du premier trimestre 2020 :