La première quatorzaine levée

Ils font partie des premiers passagers placés en quatorzaine, arrivés en Polynésie le 13 février dernier. Placés dans des hôtels de Tahiti, ils sont désormais sortis. C’est le cas de la trentaine de passagers confinés à la presqu’île dans un hôtel longtemps resté fermé. 

C’est la fin de 14 jours de confinement dans cet hôtel de Puunui, à la presqu’île. 14 jours d’isolement, mais aussi de jeux et de découverte. Tous négatifs, ces passagers peuvent désormais vaquer à leurs occupations en Polynésie, comme les membres d’équipage d’une compagnie maritime.

« C’était bien, c’était beau. Pour moi, voir cette vue pour la première fois, c’était comme le paradis, raconte Ionut Oltanu, travailleur roumain. Le personnel était très gentil, poli et nous a fait sentir comme à la maison. »

Son collègue français, Romain, regrette même de partir  : « Pour passer le temps, on a fait de la pétanque, du football, du volley, de la danse pour les filles, confection de couronnes…presque comme des vacances, sans pouvoir sortir à la mer. »

 

6 000 F par jour, repas compris

 

Ici, ils sont 34, dont seulement trois résidents. La plupart en déplacement en Polynésie pour motif professionnel. Ils sont les premiers passagers placés en quatorzaine en hébergement dédié. A leur charge ou à celle de leur employeur : 6.000F par jour, incluant trois repas. 

« Le seul problème, c’était à l’aéroport, regrette Jérôme Thévenot en mission professionnelle pour 3 mois. Nous sommes montés dans un bus. Le chauffeur nous a dit ‘une heure et quart de route’, on ne savait pas où on allait. Dans le noir. Arrivés ici, on ne connaissait pas le lieu. Après, ça s’est bien passé, mais au départ c’est stressant. »

Heirava Tematuanui, revient d’une mission religieuse de deux ans en Australie :

 "Je ne pouvais pas faire cette quatorzaine à la maison, je n’avais pas un espace à moi-même. Maintenant, j’ai hâte de revoir ma famille que je n’ai pas vue depuis deux ans. »

 

La quatorzaine a créé 12 emplois

 

Pour cet hôtel fermé depuis 26 ans, cette quatorzaine est arrivée comme une résurrection. Entre le personnel de l’établissement et le traiteur livrant les repas : 12 personnes ont été embauchées un peu au pied levé.

« Une clientèle très différente, reconnaît Kealani Moux, intendante. Les arrivées se font à 2h du matin, nous passons la journée à préparer les chambres, sachant que les listes nous sont communiquées une demie heure à l’avance. C’est une personne par chambre, sauf pour les familles. Et les repas sont livrés à la salle des repas et pris en chambre. »

 

D’autres passagers confinés séjournent à leur tour aux niveaux inférieurs. Les vols ne sont pas mélangés. Mais la direction de l’hôtel espère désormais sérieusement rouvrir un jour pour de véritables touristes.