Le projet necessite un investissement de 30 millions cfp.
Un bassin de 150 000 m3 asséché, ce n’est pas anodin. Ajoutez à cela un ballet de camions chargés et vous obtenez un chantier impressionnant qui soulève pas mal de questions.A Papenoo, le barrage situé à la cascade Puraha est en plein curage. Un entretien nécessaire pour retirer la boue, les débris et les pierres qui se sont accumulées depuis deux ans.
Première étape, construire une digue d’une dizaine de mètres de long, en travers de la rivière pour la détourner vers son ancien cours.
Etape suivante, baisser le niveau de l’eau en l’évacuant vers les turbines de la centrale électrique située en aval, afin de permettre aux équipes de Herehia Helme, de recueillir tous les possions, anguilles, chevrettes présentes dans le bassin pour les répertorier, les mesurer avant de les remettre en liberté en aval des travaux. Herehia est une scientifique travaillant à plein temps pour Marama Nui afin de surveiller les impacts des chantiers hydroélectriques sur la faune des rivières de Tahiti.
« Il nous a fallu près de 4 jours pour nous assurer qu’aucune anguille n’avait été oubliée dans le bassin. C’était pas facile mais il faut le faire à chaque chantier. »
« Il nous a fallu près de 4 jours pour nous assurer qu’aucune anguille n’avait été oubliée dans le bassin. C’était pas facile mais il faut le faire à chaque chantier. Nous avons d’ailleurs travaillé avec et informé les associations environnementales comme Haururu ou les Chasseurs de la vallée » confie Venance Tamu, Surveillant du chantier.
Une fois l’eau vidée, les engins ont enfin pu accéder à l’impressionnant bassin. En trois semaines, ce sont des milliers de mètres cubes de boue, de sable, de graviers et de roches qui ont été sorties.
« Rien ne sort de la vallée, la boue est entreposée pour séchage dans des casiers dédiés, une partie du sable sert à réparer la route de la vallée, et tout le reste retourne à la rivière une fois les travaux finis » indique Hinatea Duchemin, chef du service exploitation-Hydro à Marama Nui.
Pendant les trois semaines qu’ont duré le chantier, une grande attention a été portée sur la qualité de l’eau : « nous surveillons son aspect bien sûr mais pas seulement, nous faisons des analyses aussi pour s’assurer d’une bonne oxygénation de cette eau afin de préserver la faune qu’i s’y trouve »
Le chantier qui aura coûté en tout 30 millions, a nécessité l’intervention de 7 entreprises, avec une dizaine d’engins (camions, pelleteuses, bulldozers). Il devrait se terminer demain avec la destruction de la digue provisoire et le remplissage du bassin. Le prochain curage sur ce bassin aura lieu dans deux ans.