Le Parlement adopte une proposition de loi visant à "protéger et promouvoir les langues régionales"

Le texte a été porté par le régionaliste breton Paul Molac et adopté en dernière lecture à l’Assemblée nationale ce jeudi 8 avril, contre l’avis du ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer qui représentait le gouvernement. 

Défendu par le député Libertés et Territoires Paul Molac, le texte a été adopté sous les vivats par 247 voix pour, 76 votes contre et 19 abstentions, ce jeudi. Seuls quatre députés ultramarins ont participé aux votes, tous ont voté "pour" dont la député polynésienne Maina Sage. Ce texte permettra deux nouveautés majeures pour les partisans des langues régionales : l'instauration de l'enseignement immersif, c'est-à-dire un enseignement effectué en grande partie dans une langue autre que le français, et la création d'un forfait scolaire pour les écoles privées dispensant une scolarisation en langues régionales.

Le député PS de La Réunion Philippe Naillet a plaidé en faveur de l'utilisation du créole à l'école. "Partout, dans toutes les classes, où le bilinguisme est pratiqué, où l'accueil se fait en créole, les résultats sont meilleurs et les enfants réunionnais parlent mieux le français".

De son côté, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer s'était opposé par deux fois à l'inscription dans la loi de ces deux mesures dont il prévoit "des conséquences en chaîne". "Nous sommes favorables au développement des langues régionales (...) mais nous avons le droit d'être attentifs aux modalités", a souligné le ministre. Christophe Castaner, le chef de file des députés LREM, a lui mis en garde : "Nous mettons en cause certains principes fondamentaux de notre école publique". Son groupe avait appelé à voter contre la proposition de loi. 

 

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