"Les commerces dits non-essentiels sont dans une situation catastrophique"

Comme d'autres commerces dits non-essentiels, Guy Loussan est obligé de baisser le rideau.
Avec ce confinement, les commerces dit non essentiels sont aux bords de l'asphyxie. La dérogation accordée de vendre en ligne et de livrer à domicile ne suffit plus à couvrir leurs charges mensuelles. Ils sont tout simplement dans le rouge. Leur souhait est de retrouver une activité normale

Depuis le début de ce 2e confinement, les commerces dits non essentiels tirent la langue. Non pas qu'ils se moquent des mesures restrictives prises à cause de la situation sanitaire, mais ils pointent le manque de rentrée d'argent dans leurs caisses.

Le confinement du 23 août s'ajoute à celui de l'année dernière durant lequel les commerces ont été forcés de faire des prêts (PGE) "qui nous ont tous mis dans une situation financière désastreuse, surtout aujourd'hui. Avec cette troisième semaine de confinement, on ne peut même pas travailler", lâche, amer, Guy Loussan, président de l'association Papeete centre-ville.

Dans le rouge

 

"Ce qui m'attriste, c'est la notion de commerce essentiel. D'autant qu'on peut constater dans certains secteurs une activité florissante. Par exemple, les cavistes peuvent ouvrir : est-ce que c'est essentiel ? Les coiffeurs peuvent coiffer à domicile : ils sont en contact physique et ne peuvent pas savoir si dans la maison il y a d'autres personnes contaminées. Alors que nous dans nos magasins, nous appliquons les mesures de distanciation sociale, de mise à disposition de gel hydroalcoolique, nettoyage des étagères de façon régulière, et jauge de personnes", déplore le chef d'entreprise. "Si on prolonge le confinement c'est la mort assurée d'un secteur ", ajoute-il.

Aides insuffisantes

 

Selon les commerçants impactés par cette crise, les aides de l'Etat ne suffisent plus, elles sont moindres face aux charges fixes : dettes, loyers, impôts, salaires de employés, lesquels subissent également les conséquences de la situation. 

Après plus de 15 jours de confinement, les commerces dit non essentiels sont donc au bord de l'asphyxie. La dérogation accordée de vendre en ligne et de livrer à domicile ne suffit plus à couvrir leurs charges mensuelles. Ils sont tout simplement dans le rouge. Leur souhait est de retrouver une activité normale avec bien sûr des garde-fous sanitaires.

 

Certains commerçants n'en peuvent plus de devoir fermer alors que d'autres continuent à travailler.

 

Il y a plus de 300 commerçants au centre-ville, fermés pour la plupart. Ils demandent la réouverture immédiate tout en respectant les gestes barrières. 1 personne par 10 m au lieu d’une personne par 5 m. Ils regrettent que des sociétés restent ouvertes mais pas eux. Ils ne demandent pas la charité mais juste travailler pour survivre et sauver 3 000 emplois.

Discuter avec le haut-commissaire

 

Des syndicats patronaux comme la FGC et le SCPF, un nouveau syndicat regroupant plus de 200 commerces en ville, veulent rencontrer aujourd'hui le haut-commissaire afin de discuter de leur situation.

Regardez le reportage de Roan Poutoru :