Tatouages marquisiens : la tradition se professionnalise

A Nuku Hiva, ils sont 12 passionnés de tatouage à suivre une formation professionnelle. Et durant 10 mois, ils devront prouver que cet art les passionne. Ils devront ainsi acquérir les techniques, connaître les symboles, afin de décrocher leur diplôme.

Le 20 septembre a débuté à Nuku Hiva une formation professionnalisante au métier de tatoueur. 12 stagiaires marquisiens y participent. Après 15 jours de théorie, cette semaine la pratique est au programme.

 

Organisée par l’association culturelle PATUTIKI en collaboration avec la commune de Nuku Hiva, le SEFI et l’école française du tatouage, cette formation de 10 mois sera essentiellement dispensée par 2 tatoueurs marquisiens de l’AS Patutiki : Heretu Tetahiotupa et Teiki Huukena, à l’origine du projet.

Formation diplômante

 

Cette formation diplômante, permettra d’acquérir un niveau bac+2, ce qui est inédit en Polynésie française. En effet, à l’heure actuelle il n’existe aucune formation professionnelle de tatoueur dans le Pays. L’association Patutiki répond donc à une véritable nécessité, pour faire des tatoueurs marquisiens le fleuron de la discipline. "C'était notre volonté d'ouvrir une formation pour former des tatoueurs marquisiens sur place, et que notre population puisse bénéficier de tatoueurs expérimentés, ayant les connaissances sur les placements et les significations des tatouages aux temps anciens...ainsi que les tatouages modernes", explique Heretu TETAHIOTUPA, formateur.

 

Pour intégrer la formation, les 12 stagiaires âgés de 20 à 40 ans, issus des 6 îles de l’archipel, ont été scrupuleusement sélectionnés, d’après un projet réfléchi et des compétences artistiques indéniables. Après 2 semaines de travail sur la théorie puis sur le dessin, c’est désormais à la pratique que vont s’affairer les stagiaires aux côtés de leurs formateurs.

 

Tout au long des 10 mois à venir, la formation permettra d’approfondir les connaissances en matière de choix et de maîtrise du matériel, les notions essentielles relatives à l’hygiène, et à l’apprentissage des techniques modernes et anciennes du tatouage marquisien, un apprentissage complet que ces futurs tatoueurs attendaient avec impatience. "Depuis tout petit, j'aime dessiner. Cela fait quelques années que je patique aussi le tatouage, et cette formation n'est que le chemin que je dois prendre pour grandir, et partager ce savoir", déclare fièrement TOUA stagiaire originaire de Nuku Hiva.

Recherche identitaire

 

Par ailleurs, à travers cette formation professionnelle, il y a une recherche identitaire relative à l’essence de la culture marquisienne, mais aussi le souhait de partager ces traditions.

Le mois prochain les stagiaires recevront la visite d’un médecin de Tahiti puis de la tatoueuse professionnelle « Eli M » ; ils aborderont avec eux les notions d’hygiène et de salubrité, de manière approfondie.

 

Regardez le reportage de James Heaux, images Marie Curvat :