A l'heure du retour des vacances, les professionnels du tourisme dressent le bilan. Si décembre est toujours un bon mois en terme de fréquentation, cette année, les Polynésiens ont décidé de se détendre dans les îles. Pas sûr que cela suffise aux pensions de famille pour tenir dans le temps
C’était un pari un peu fou et le hasard du calendrier : ouvrir une pension à Moorea en pleine crise de la Covid-19. Sarah et Stéphane ont construit deux bungalows à deux pas de la plage de Tahiamanu. Une pension ouverte à la clientèle depuis 4 mois à peine, les gérants misent sur le tourisme de proximité. "On a en priorité une clientèle locale, je pense que c’est lié au Covid : les gens annulent leurs vacances à l’étranger et on récupère toute cette clientèle" explique la co-gérante Sarah Vanderstock.
Si à Moorea, les vacances scolaires attirent les visiteurs locaux, les archipels éloignés sont à la peine. Aux Marquises, le phénomène est amplifié par les problèmes de desserte aérienne. A Ua Pou, cette pension a déjà perdu 60% de sa clientèle internationale. Et les pannes répétitives du Twin Otter engendrent des annulations supplémentaires. "Nous avons refusé jusqu’à 10 réservations de gens qui voulaient venir, regrette Jérôme Simonneau, co-gérant. Nous avons eu une grosse perte financière, à cause des problèmes de desserte aérienne et maritime. Les gens sont empêchés de venir visiter les Marquises."
Il faudra désormais attendre cinq semaines et les prochaines vacances scolaires, pour espérer revoir des visiteurs. "La clientèle locale ne suffit pas, prévient Mélinda Bodin, présidente de l’association du tourisme authentique. Par exemple, à Moorea, c’est complet tous les week-ends grâce à la clientèle locale. Mais nos pensions de famille, nos activités, nos prestataires, nos chefs d’entreprise ne peuvent pas vivre sur des week-ends."
Le très attendu salon du tourisme se tiendra début février. Véritable bol d’oxygène pour les professionnels du secteur, il n’est pas encore décidé s’il se tiendra virtuellement comme en septembre 2020 ou physiquement, en fonction des conditions sanitaires.