A peine arrivé à Moorea, dernière étape de sa visite dans les îles, le cortège d'Emmanuel Macron s'est arrêté en bord de route pour aller à la rencontre des anti nucléaires et des indépendantistes qui manifestaient pacifiquement.
Léna Normand, porte parole de l'association 193 a interpellé le chef de l'Etat. Elle lui a demandé à ce que : " l'Etat français demande pardon au peuple polynésien [pour les essais nucléaires] et apporte des réparations individuelles et collectives" ainsi que :"la prise en charge par l'Etat de l'ensemble des dépenses de la Caisse de Protection Sociale".
J'ai entendu ce que vous m'avez dit
Emmanuel Macron a alors rappelé que la table ronde organisée en juin dernier à Paris sur le fait nucléaire est :" une démarche assumée de ma part. Pour la première fois, on a ouvert les discussions" a-t-il dit avant de reconnaître : " il y a eu du silence et un refus de transparence pendant longtemps. Je vous ai entendu, j'ai entendu ce que vous m'avez dit".
Sur le volet de l'indemnisation des victimes, le chef de l'Etat a convenu que les dossiers étaient traités trop lentement et que les procédures étaient trop complexes. Il a indiqué qu'il entendait y remédier.
Tous les cancers ne peuvent être pris en charge au titre des essais
Concernant la prise en charge de tous les cancers déclarés en Polynésie au titre des réparations liées au essais nucléaires, Emmanuel Macron a expliqué que ce serait irréaliste "ce serait fou" a-t-il dit. Il a en revanche ajouté : " il est de la responsabilité de l'Etat, c'est un devoir de la Nation, d'accompagner tous les Polynésiens frappés par le cancer. Il faut pour cela développer une offre de soins et investir, mais tous les cancers ne peuvent être pris en charge au titre des essais, la prise en charge ne peut pas être totale et indifférenciée au titre des essais".
Avant de les quitter, le Président a invité les manifestants à être attentifs à l'allocution qu'il doit prononcer ce soir en fin de journée à l'issue de sa visite de quatre jours en Polynésie française.