L’action humaine et le bétonnage illégal des côtes accélèrent la montée des eaux.Pour tenter de sauver la plage publique de Tahiamanu, à Moorea, des plantes indigènes ont été installées afin de retenir le sable. Dix mois après les plantations, c’est l’heure d’un premier bilan.
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Dix mois après, les plantations de la plage de Tahiamanu à Moorea ont perdu de leur superbe, victimes du piétinement et de la sécheresse.
Le pohue tahatahi (liseron de bord de mer), une liane aux fleurs mauves, ou encore le naupata (scaevola taccada), habitué aux atolls déserts et souvent utilisé en médecine traditionnelle pour soigner les yeux ou la gratte, tentent de s’adapter sur cette plage très fréquentée par l’homme.
"Au déconfinement, les plages ont été prises d'assaut, explique Jean-François Butaud, botaniste en charge de la revégétalisation. Donc, pas mal de fréquentation et de piétinement. Mais il y a peut-être aussi des choses à revoir avant : âge des plants plantés, substrat de plantation, est-ce qu'il faut un peu d'arrosage en période sèche ou laisser comme ça ? On va prendre en compte les observations pour faire mieux la prochaine fois, en espérant qu'il y ait plein d'autres fois."
C’est un équilibre fragile et un combat sans fin contre l’océan, mais aussi contre l’action de l’homme. Face aux assauts des vagues, amplifiés par le bétonnage illégal de la côte, le service du tourisme a choisi la méthode douce. 400 plantes indigènes ont été réintroduites au début de l’année 2020 pour tenter de retenir le sable.
En renfort de ces plantations, 4 500 m3 de sable et un enrochement sous-marin ont été installés, pour retenir la plage. "Dire que la plage de Tahiamanu s'érode à cause des changements climatiques et de la montée du niveau de la mer, c'est aller un petit peu trop loin, explique Jean-François Butaud. On a déjà pas mal de mauvaises pratiques humaines liées à la gestion du littoral : on remblaie, on construit, on fait des épis pour garder le sable chez soi, etc. Tout ça contribue à modifier la courantologie du lagon. Le sable qui se déposait, qui venait du fond de baie, ne se dépose plus." C’est le dernier rempart avant un enrochement, solution radicale face à l’érosion, mais qui verrait disparaître cette plage publique.
La plage reste un espace public et gratuit. Pourtant, Moorea compte 60 km de littoral et seulement 3 plages publiques (Temae, Tiahura et Tahiamanu). La législation prévoit notamment que toute construction sur le domaine maritime public doit répondre à "un service public ou à une opération d'intérêt général." A Moorea comme dans de nombreuses autres îles, aucune destruction de construction illégale sur le domaine maritime public n'a pourtant jamais été ordonnée.
Les projections les plus élevées évoquent une élévation de deux mètres du niveau de la mer d’ici 2100. Atténuer cette hausse est crucial pour la survie des îles à long terme.
Le pohue tahatahi (liseron de bord de mer), une liane aux fleurs mauves, ou encore le naupata (scaevola taccada), habitué aux atolls déserts et souvent utilisé en médecine traditionnelle pour soigner les yeux ou la gratte, tentent de s’adapter sur cette plage très fréquentée par l’homme.
"Au déconfinement, les plages ont été prises d'assaut, explique Jean-François Butaud, botaniste en charge de la revégétalisation. Donc, pas mal de fréquentation et de piétinement. Mais il y a peut-être aussi des choses à revoir avant : âge des plants plantés, substrat de plantation, est-ce qu'il faut un peu d'arrosage en période sèche ou laisser comme ça ? On va prendre en compte les observations pour faire mieux la prochaine fois, en espérant qu'il y ait plein d'autres fois."
C’est un équilibre fragile et un combat sans fin contre l’océan, mais aussi contre l’action de l’homme. Face aux assauts des vagues, amplifiés par le bétonnage illégal de la côte, le service du tourisme a choisi la méthode douce. 400 plantes indigènes ont été réintroduites au début de l’année 2020 pour tenter de retenir le sable.
En renfort de ces plantations, 4 500 m3 de sable et un enrochement sous-marin ont été installés, pour retenir la plage. "Dire que la plage de Tahiamanu s'érode à cause des changements climatiques et de la montée du niveau de la mer, c'est aller un petit peu trop loin, explique Jean-François Butaud. On a déjà pas mal de mauvaises pratiques humaines liées à la gestion du littoral : on remblaie, on construit, on fait des épis pour garder le sable chez soi, etc. Tout ça contribue à modifier la courantologie du lagon. Le sable qui se déposait, qui venait du fond de baie, ne se dépose plus." C’est le dernier rempart avant un enrochement, solution radicale face à l’érosion, mais qui verrait disparaître cette plage publique.
La plage reste un espace public et gratuit. Pourtant, Moorea compte 60 km de littoral et seulement 3 plages publiques (Temae, Tiahura et Tahiamanu). La législation prévoit notamment que toute construction sur le domaine maritime public doit répondre à "un service public ou à une opération d'intérêt général." A Moorea comme dans de nombreuses autres îles, aucune destruction de construction illégale sur le domaine maritime public n'a pourtant jamais été ordonnée.
Les projections les plus élevées évoquent une élévation de deux mètres du niveau de la mer d’ici 2100. Atténuer cette hausse est crucial pour la survie des îles à long terme.