Trop, c'est trop ! Pour beaucoup, les nuisances sonores sont en fait des violences sonores. L'association Te Ora Hau en est persuadée. Boumboum, carbass, aboiements des chiens jour et nui, mais aussi voltiges aériennes "toute l'année, contrairement à la Métropole où c'est en dehors des agglomérations", pointe Yann Rival, secrétaire général de l'association Te Ora Hau.
Désormais celle-ci durcit le ton, elle a déposé plainte contre la société organisatrice des voltiges aériennes. Elle vise aussi le bruit des avions à l'aéroport de Tahiti-Faa'a. "C'est mettre en place systématiquement les procédures à moindre bruit. C'est une procédure d'approche des avions qui permet de réduire significativement les nuisances sonores des avions. C'est dans la formation de tout pilote et ça peut être mis en oeuvre systématiquement. Ce sont des techniques d'approche, d'atterrissage et de décollage spécifique qui permettent de réduire significativement le bruit des avions", assure Yann Rival.
"L'horreur"
Autre exemple de nuisance qui gêne le voisinage quand la musique au restaurant se transforme en tapage. Impossible alors de se reposer comme en atteste Louis Bresson, membre de l'association, qui connaît bien ce problème : "c'était de la tradition tous les samedis soir, cela ne nous gênait pas. Finalement, il y a eu une déviance, il y a souvent des groupes de danse maintenant. Ils ont un orchestre avec des baffles qui résonnent et qui m'empêchent de dormir vendredi soir, samedi soir, dimanche midi. C'est devenu l'horreur".
Déposer plainte contre le maire
Pour Te Ora Hau, ces nuisances sont assimilées à des violences sonores. "Il y a de telles agressions que ce soit avec les carbass, le voisinage, le non-respect du vivre ensemble, avec aussi parfois la complicité ou l'autorisation tacite des autorités qui ne combattent pas ce fléau. On a décidé de mettre l'accent sur les violences sonores et de lutter contre cela d'un point de vue judiciaire, médiatique également et sur le terrain avec nos référents", explique Ariitea Bernadino, vice-président de l'association.
Ses actions seront désormais plus offensives, notamment quand les autorités chargées de la tranquillité publique ne bougent pas. François Raoulx, nouveau président de Te Ora Hau, assure que puisque c'est "le maire qui est officier de police judiciaire, on va porter plainte contre le maire à chaque fois que ses obligations de maire ne seront pas tenues".
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