L'outre-mer dans l'hexagone, mais aussi dans le monde

Delphine Ernotte a tenu une conférence de presse au FIFO, mardi 7 février. La présidente de France Télévisions a souhaité revenir sur certains points. La Présidente de France Télévisions tient à soutenir la création mais surtout à rendre visible l'Outre-mer.
« Si je suis au FIFO aujourd’hui, c’est pour parler de la création et de l’importance d’avoir un regard de là où nous sommes. Chaque territoire éloigné a cette intention de porter la voix du Pacifique. » Accompagnée de Wallès Kotra, directeur des Outremers,  Gérald Prufer, directeur de Polynésie 1ère et Jean-Philippe Pascal, directeur de Nouvelle-Calédonie 1ère , Delphine Ernotte a tenu à rappeler la politique du groupe et ses enjeux, notamment au niveau de la création des œuvres françaises et de la prise en compte des Outremers, plus importante aujourd’hui qu’hier.
 

Donner une vue de région

 
« Pour rendre plus visible les Outremers, nous allons rapprocher France Ô et les réseaux Outremers », souligne Wallès Kotra. Le directeur des Outremers au sein du groupe rappelle, avec justesse, le danger des flots d’images pouvant faire disparaître les Outremers. « Il est donc important de partager notre parole, pour les régions et la France ».  

Avec France Ô, qui aujourd’hui est sur la TNT et représente un petite part d’audience, l’idée est d’installer des corners d’informations pour permettre aux équipes de se mobiliser rapidement et, surtout, d'échanger plus facilement. On demandera à nos stations de présenter l’actualité de leurs pays, et ainsi donner une vue de région. On doit habituer les gens à voir nos visages et entendre nos accents ».

Déjà aujourd’hui, comme le rappelle à juste titre Delphine Ernotte, les Ultramarins sont plus visibles. En effet, lors de la création de la chaîne France TV Info, les débats et interviews notamment politiques sont animés par des métropolitains mais aussi un ultramarin. « Cela permet d’avoir des points de vue différents », souligne la présidente de France Télévisions, rappelant également la création de la Nuit de l’Océanie, qui se tiendra le 12 février sur France Ô. « Cela sera une exposition encore plus forte des Ultramarins ».
 

Travailler ensemble pour enrichir la création

 
Place ensuite à la question de la création. France Télévision diffuse à ce jour 120 documentaires par an pour 11.000 heures de diffusion. « C’est LE genre du service public. D’ailleurs, nous soutenons les productions locales et le FIFO, et nous diffusons une partie des films en sélection », explique Delphine Ernotte annonçant par ailleurs travailler sur une charte de bonne conduite avec les professionnels de l’audiovisuel, dont le syndicat de la production audiovisuel en Polynésie française (SPAPF).

« L’idée est de mieux travailler ensemble ». Aujourd’hui, la création est aidée par l’état, notamment avec le CNC, mais il faut encore un peu plus investir sur ces territoires d’Outremers. L’investissement sur le documentaire à France Télévisions est aujourd’hui de 100 millions d’euros, un budget réparti. « Nous voulons développer les documentaires dans la forme et le genre, mais aussi sur les sujets abordés comme le réchauffement climatique ou le nucléaire, intervient Wallès Kotra. Nous devons partager cela entre collègues ». Car comme le rappelle Delphine Ernotte, il est toujours plus intéressant de regarder les choses d’un peu plus loin de manière à avoir une vision plus claire.

Quant à la fiction, genre aussi prépondérant, la France comme les Outremers restent bien en-dessous des autres pays européens. « Nous avons donc une attention toute particulière sur ce genre », confie Delphine Ernotte. D’autant qu’il se développe sur le fenua depuis un peu plus d’un an. « Nous souhaitons plus d'heures de fictions et ainsi produire à moindre coût. Nous pouvons imaginer aussi qu’elles peuvent voyager à l'étranger. L’idée est de réfléchir à comment nous pouvons arriver ensemble à faire de projets pour enrichir la diversité ».
 

Une solution à la suppression de l’AM ?

 
Question qui fâche mais qui est une réalité, et une véritable problématique, sur les territoires éloignées des Outremers : la suppression par l’Etat de l’AM. « Aujourd’hui, nous concentrons nos investissements sur la bande FM et comment la parfaire », explique Delphine Ernotte. « C’est une vraie préoccupation », admet Wallès Kotra, soutenu par ses confrères. « Nous travaillons sur l’installation d’émetteurs FM pour couvrir toutes les zones », intervient Jean-Philippe Pascal.
De son côté Gérald Prufer, directeur de Polynésie 1ère, souligne que le dossier est instruit depuis 4/5 ans, et qu’un travail est réalisé actuellement pour installer ces émetteurs FM dans les îles de la Polynésie. « Ca devrait aller vite », rassure t-il, même si pour la question des zones d’ombres, pour l’heure aucune solution n’est donnée.
 

L’enjeu de la transition numérique

 
Enfin, pour clore cette conférence de presse, la question de la création numérique, véritable enjeux aujourd’hui pour ce groupe de chaîne. « Nous consacrons une partie de l’investissement aux créations web natives, à hauteur de 10 millions d’euros ». Car comme le rappelle la présidente de France Télévisions, la jeune génération ne regarde pas la télévision. « On doit donc réfléchir à comment les aborder », relève Delphine Ernotte, qui cite notamment comme exemple Génération What. Un produit qui a rencontré le succès escompté…