Perquisition à l'Assemblée : des documents et des disques durs saisis

Jeudi 10 mars, les enquêteurs de la DSP ont perquisitionné durant quatre heures les locaux de l'Asssemblée de Polynésie française. Cette perquisition fait suite à une enquête préliminaire ouverte en février dernier pour "détournement de fonds publics". 
Arrivés à 8h, les sept enquêteurs de la DSP sont repartis de l'Assemblée de Polynésie française vers 12h. Quatre heures donc de perquisition dans les locaux de Tarahoi : le secréatariat général et le bureau de son président, Marcel Tuihani. Les enquêteurs ont saisi un certain nombre de documents et des disques durs. 

Cette perquisition fait suite à une enquête préliminaire ouverte par le parquet, en février dernier, pour "détournement de fonds publics" pour des embauches concernant quatre collaborateurs du Tahoeraa au sein du secrétariat général de l'Assemblée. Les quatre agents concernés sont des "chargés d'études" : Manolita Ly, ancienne ministre de la Solidarité de Gaston Flosse, Ranitea Amaru, fille de Loïs Salmon-Amaru, représentant du Tahoeraa, Liza Chan, ancienne directrice de cabinet de Béatrice Chansin alors ministre de la Santé, et Fabien Dubois, frère de Vincent Dubois. Trois cadres sont en catégorie A, et seul Fabien Dubois est en CDD. 

Un seul rapport en un an de fonction 


Les protagonistes de cette affaire qui secoue l'Assemblée n'ont pas été encore entendus. Seuls les témoins du dossier ont our l'heure été auditionnés par les enquêteurs. Parmi eux, quelques employés et, surtout, Nicole Bouteau de qui part cette affaire.... 

Tout commence le 11 décembre dernier en pleine séance à l'Assemblée. La conseillère municpale de Papeete, et secrétaire générale du Tapura Huiraatira, Nicole Bouteau interpelle Marcel Tuihani sur le travail de quatre agents au sein du secrétariat général de Tarahoi. Nicole Bouteau, qui réclame de la transparence, dénonce que ces derniers n'auraient fourni qu'un seul rapport sur l'impact des réformes fiscales de 2013 et 2014 depuis leur prise de fonction. "Depuis un an, nous ne savons pas ce que ces cadres font. En tout cas, ils ne sont pas à disposition des élus de l'assemblée". La conseillère muncipale s'était également interrogée sur le salaire de ces "chargés d'études", rémunérés sur un budget annuel de 39 millions de fcp par l’institution, soit 800.000 fpc mensuel.  

Gaston Flosse : "Ils n'auraient pas pu attendre lundi ? "


Dans les couloirs de l'Assemblée, Teura Iriti, représentante du Tahoeraa, a confié aux journalistes l'interrogeant ne pas être au courant de la perquisition. Et, lorsque la question sur la nature du travail des quatre agents lui est posée, Teura Iriti a répondu avoir toute " confiance en notre président". 


Interrogé également lors de sa conférence de presse au siège du Tahoeraa, Gaston Flosse a, lui, surtout voulu dénoncer la date de cette perquisition puisqu'elle intervient la veille des 70 ans de l'Assemblée. "Ils n'auraient pas pu attendre lundi ? ", interroge le Vieux lion qui, au passage, dénonce les réquisitions du procureur, mardi 8 mars, lors du procès de l'affaire Radio Ma'ohi mettant en cause Edouard Fritch.