Référendum : les Kanak de Polynésie favorables au report du scrutin

A cause de la crise sanitaire, le FLNKS aimerait que le référendum sur l'indépendance du Caillou soit repoussé. Mais là-bas, les responsables économiques ne l'entendent pas de cette oreille. Ici, la plupart des membres de la communauté kanak sont favorables au report du scrutin.

L’économie calédonienne souffre du confinement comme partout dans le monde. Elle rajoute à l’incertitude institutionnelle qui dure depuis des années, liée au référendum d’autodétermination. "Le BTP aurait perdu entre 10 et 40 % de sa masse salariale et que chaque année 2 000 personnes quittent le territoire ces 5 dernières années", selon le NC Eco.

 

Le 3e et dernier référendum d’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie doit avoir lieu le 12 décembre. Le FLNKS a demandé le report de ce vote, à cause de la situation sanitaire qui ne permet pas de faire campagne sur le terrain. Depuis le début de la crise sanitaire, 267 personnes sont déjà mortes du covid sur le Caillou.

Mais certains acteurs économiques tels que le Médef déclarent que l’économie du territoire est mourante et préfèrent donc que le référendum soit maintenu à la date décidée par le gouvernement central.

 

Malgré cela, les membres de la communauté kanak de Tahiti sont favorables au report pour fin 2022. "Personnellement, il n'y a pas urgence. Les familles sont touchées par la pandémie, et il faut laisser le temps aux Calédoniens pour cette consultation référendaire et pour faire leur deuil", précise Valéry. "C'est pour bien se préparer, c'est pour ça qu'ils veulent repousser dans un an...si le FLKNS boycotte, on suit", explique Marc qui vit en Polynésie depuis 1986. Repousser pour gagner du temps et toucher un maximum de gens, c'est ce que pense Eddy.

Un boycott qui risque, au final, de favoriser la victoire du non. 

En 2018, les Calédoniens avaient rejeté l’indépendance à 56,7%, et en 2020 à 53,3%.

 

Depuis le fenua, certains redoutent de violents affrontements en cas de rejet de l’indépendance. "Je crains des débordements, il ne faut pas arriver à la situation de 1984. Maintenant c'est à l'Etat de prendre ses responsabilités", affirme Didier.

Si la situation devenait hors de contrôle, le référendum pourrait être reporté a déclaré Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer. La décision devrait être annoncée d’ici le 10 novembre, soit un mois avant le scrutin.