Les services secrets recrutent des geeks et des gamers

Les jeunes sont particulièrement ciblés par des stages pouvant déboucher sur une embauche.
Pour attirer les jeunes ingénieurs dans le domaine des technologies de l'information dont sa Direction technique a besoin, la DGSE propose des stages de six mois, notamment aux passionnés de jeux vidéo.
"Un catalogue de stages circule depuis des années dans les universités et les écoles d'ingénieurs" précise une source, qui  demande à ne pas être identifiée. "Il s'adresse à un public de geeks, qui pourraient être tentés par une première expérience professionnelle au sein de la Direction centrale de le sécurité extérieure" (DGSE)".

Cette initiative en direction des "millenials" avait été évoquée le mois dernier par la lettre confidentielle, généralement bien informée, "Intelligence Online", qui avait précisé que "le service compte trouver des failles dans les jeux en ligne les plus populaires auprès des jeunes joueurs tels que PUBG, Fortnite ou League of Legends".
 

Les criminels utilisent les messageries de jeux en ligne


Les messageries internes de jeux en ligne, difficiles à surveiller, ont été de longue date utilisées par des milieux criminels ou terroristes pour leurs communications.

"Le stage permet aux jeunes ingénieurs de mettre un pied dans la maison, qui peut ensuite déboucher sur un contrat à durée déterminée", ajoue la même source. "La DT a une grande latitude pour y avoir recours".

La DGSE a bénéficié, au cours des dernières années, d'augmentations de son budget en vue du recrutement de centaines d'ingénieurs, dans les secteurs de la cryptologie, des télécommunications et de tous les champs du numérique.

"Nous recherchons surtout des gens créatifs", avait confié à l'AFP, en mai 2017, le directeur technique de la DGSE, Patrick Pailloux. "Il faut accéder à nos ennemis, qui peuvent être extrêmement violents, cachés, donc il faut être imaginatifs. Quand les menaces arrivent, il faut vite trouver des solutions".

Si la DGSE a du mal, quand ses spécialistes du numérique passent la trentaine, à concurrencer le secteur privé, où ces ingénieurs sont très demandés et où les salaires s'envolent, "en début de carrière, où nos salaires sont concurrentiels avec le privé, nous avons de bons candidats", a précisé M. Pailloux. "Et ça reste une bonne carte de visite".