Suspension de la vente d'alcool : les importateurs partagés

Depuis l'annonce de la suspension de la vente d'alcool, le 23 mars dernier, dans le cadre du confinement, les importateurs sont partagés face à la mesure. Certains soutiennent la démarche, lorsque d'autres demandent un assouplissement en fonction de certaines règles.
Pour Félix Bernardino, le directeur de Brapac, numéro un de la vente aux particuliers, c'est une "très très bonne chose". Il soutient la décision du Pays de suspendre la vente d'alcool pendant la période de confinement : "Nous ne pouvons pas laisser une minorité qui fait les sourds, alors imaginons-nous quand ils ont bu un coup de trop, les bringues, la proximité...bien sûr, on va perdre de l'argent, mais on compte sur les aides du Pays. Il faut avant tout protéger la population [...] sans distinction entre les classes sociales."

La société, par l'intermédiaire de sa filiale Avatea, a par ailleurs été sollicitée pour approvisionner en éthanol Pacifique Sud Cosmétique, afin que cette dernière puisse fabriquer rapidement du gel hydro-alcoolique. 2 000 litres d'alcool à 92° ont été grâcieusement mis à disposition : "c'est notre participation à l'effort collectif. Je demande à chacun, à son échelle de respecter les consignes."

En revanche, pour Clet Wong, de la société Sodispo/Pavillons des vins qui compte 33 salariés, le sentiment est partagé : "Ce sont souvent les excès de certains qui causent les conséquences pour ceux qui se comportent mieux. Confinés, une petite bouteille de vin à partager, c'est quelque chose d'assez sympathique.

La vente d'alcool étant suspendue jusqu'au 5 avril pour le moment, il espère un assouplissement des règles d'ici là : "je veux voir si les cavistes peuvent rester ouverts et fermer la vente d'alcool en grande surface, comme c'est le cas actuellement à Nouméa. On a une activité purement vins et spiritueux, donc ça va être difficile."