Après le vol d'une carte bleue, une multirécidiviste incarcérée

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Une sexagénaire, condamnée à plusieurs reprises pour vol, est partie à Nuutania. Jugée en comparution immédiate, jeudi 21 juin, devant le tribunal correctionnel, elle devait répondre du vol de la carte bleue de son voisin.
Falsification de chèques, escroquerie, vol, depuis la fin des années 80, cette femme âgée de 64 ans fréquente les tribunaux.

A Nouméa, dans l'Hexagone et en Polynésie Française, elle a été condamnée à 16 reprises. Des condamnations qui n'ont pas eu d'effets, pourtant elle déclare " je suis en train de me tenir tranquille".

Sa dernière victime, son voisin. L’homme constate que des sommes importantes, environ 25 000 francs à chaque fois, sont retirées du compte de son compagnon. Ce dernier, habitant Ahe, lui avait laissé sa carte bleue. Le solde passe ainsi de 200 000 francs à un peu plus de 1000 francs. Il soupçonne alors la sexagénaire d’être à l’origine de ces retraits frauduleux.

Elle s'était rendue chez lui à plusieurs reprises et les jours des retraits correspondent à ses passages. C'est à ces occasions que la prévenue aurait subtilisé la carte bleue et le code. La vidéosurveillance des distributeurs confirmera les soupçons du jeune homme.

A la barre, la prévenue nie et prétend même que c’est son voisin qui lui a demandé de retirer l’argent. « Je fais moi-même les retraits, je n’ai besoin de personne », rétorque la victime.

L'argent dérobé représentait les économies de cet homme qui voulait subir une opération de chirurgie esthétique. "Pourquoi vous aurait-il demandé de retirer de l'argent pour lui ?", l'interroge le président de la cour, "parce qu'il fume beaucoup et manque d'hormones", répond la sexagénaire. Un assesseur est surpris par l'heure tardive des retraits, aux alentours de minuit, "c'est parce que c'est à ce moment-là que j'ai la voiture" explique-t-elle.

Au fil de l'audience, elle s'emmêle dans ses explications, disant même qu'elle avait l'intention de rembourser en vendant des plats. Pour son avocate, sa cliente a «une pathologie mentale qui la rend irresponsable de ses actes ».

La procureure a, quant elle, estimé qu’elle avait « érigé le vol en mode de vie ». Cette grand-mère de 4 petits-enfants a été condamnée à 6 mois de prison ferme, elle devra rembourser la victime, un mandat de dépôt a été décerné.