L'Assemblée de Polynésie s'attaque au komo puaka

Lors de la 1ère séance administrative à l’assemblée de la Polynésie, les élus locaux ont adopté une nouvelle loi de pays réglementant le commerce des boissons en Polynésie. Cette dernière vise à contribuer à la prévention des addictions. L’amende passe de 180.000 fcp à 1 073 900 fcp. 
Cette sanction s’applique à la production, à la vente, et à la consommation de toute boisson alcoolique jugée nocive, dont le "komo puaka", cet alcool fait à base de levure fermentée. 


Des ingrédients de première nécessité
 
Les ingrédients utilisés pour fabriquer cet alcool sont des produits de première nécessité, subventionnés par le gouvernement. Par exemple, pour une préparation de 200 litres, il faut six boîtes de levures en grains qui coûtent 1 200 frc, 20 kilos de sucre qui reviennent à 2500 frc, de l’eau et des fruits de saison. Total des courses, 3 700 frc.
Une somme dérisoire. 
Le producteur revendra 500 frc le litre de cet alcool flatté et obtiendra 100 000 frc pour un fût de 200 litres. Soit 27 fois son investissement.

Le "komo puaka" est un alcool pur, obtenu avec de la levure fermentée. L’alcool polynésien fait maison est fabriqué en grande quantité dans les îles et de plus en plus, à Tahiti. Les gendarmes saisissent généralement le « komo puaka » dans des fûts de Noni. La plus grosse saisie d'alcool frelaté jamais réalisé à Tahiti a eu lieu en octobre 2017, à Faa’a. 108 litres ont été découverts chez un particulier. Ces fameux fûts bleus de 200 litres, sont équipés d’un couvercle noir, pratique pour la fermentation qui doit durer un mois minimum.

Une loi qui divise la majorité et l'opposition

Le vote du texte hier sur cette nouvelle réglementation de la production et la vente du "komo puaka" a divisé la majorité et l'opposition.

Le Tahoeraa n'a pas voté le texte.
L’élue de la majorité Lana Tetuanui s’inquiète de la consommation abusive du "komo puaka" dans les îles. Une consommation qui est à l’origine selon elle de comportements violents voir mortels.
Un grave problème de santé publique qui guette les polynésiens explique la sénatrice.

Interview Lana Tetuanui