ATN fait appel à des commandants de bord extérieurs pour mettre en place son système d’astreinte

C'est une information Polynésie 1ère. La compagnie Air Tahiti Nui vient de signer un contrat de sous-traitance avec EONIS / Jetway pour la mise en place d’une réserve de pilotes. Deux commandants de bord extérieurs à l'entreprise pourront remplacer un pilote en cas de défaillance.
Depuis le mois dernier, deux commandants de bord extérieurs à l’entreprise sont basés à Papeete pour une durée de trois mois. Ces deux pilotes permettront à ATN de pallier les imprévus.

Concrètement, si un pilote d’Air Tahiti Nui manque à l’appel, la compagnie aérienne contacte un représentant d’EONIS qui fournit les ressources nécessaires à son remplacement. La direction assure que ces derniers ne seront mis à contribution qu’en dernier ressort

Durant les périodes de vols, le commandant de bord est sous la responsabilité et la supervision d’ATN. L’hébergement et les autres frais à Papeete sont à la charge de l’entreprise EONIS. Coût forfaitaire de la prestation : plus de 5 millions de francs cfp par mois (42 500 euros). Le contrat prévoit l’installation de deux pilotes à Papeete pour une période de trois mois renouvelable.



Cette démarche est la réponse du Pdg d’Air Tahiti Nui au syndicat du personnel navigant technique (SPNT). En décembre 2015, des tensions syndicales avaient fortement perturbé le programme de vols de la compagnie au Tiare. En février 2016, Michel Monvoisin avait alors annoncé la mise en place d’une réserve de pilote et d’un système d’astreinte

ATN a pris la décision de faire appel à la société Jetway, laquelle s’occupe également depuis le mois d’avril dernier de la formation de ses pilotes sur simulateur. Il faut noter que la compagnie traverse de nouvelles tensions suite à la démission de la moitié des membres du pôle instructeur.

Le syndicat SPNT monte au créneau


Dans un courrier adressé au Pdg de la compagnie aérienne locale, le SPNT dénonce la mise en place de cette réserve « sous une forme des plus surprenante » et réclame sa suppression ! Pour le syndicat, cette décision va à l’encontre du processus d’océanisation des cadres et du recrutement local.

Le SPNT rappelle qu’une dizaine de jeunes polynésiens expatriés dans le monde volent actuellement sur « Airbus A320, A330 et même A380 (…) et n’attendent qu’une chose : rentrer exercer leur métier chez eux, en Polynésie ».

Le syndicat déplore également le manque de considération et le « mépris » de la direction à l’égard des co-pilotes. Pour le bureau du SPNT, les postes de commandant de bord doivent être proposés « en priorité aux officiers pilotes de notre compagnie ».
 
Si la « réserve PNT Jetway » n’est que temporaire, il parait désormais difficile voire impossible à Michel Monvoisin de mettre en place une réserve 100% ATN avant la fin de l’année, comme il s’y était engagé. En effet, un tel dispositif est conditionné à des discussions avec les syndicats en vue d’un accord d’entreprise.