L'homme d'affaire, Clive Palmer, avait racheté le Club Med de Bora-Bora, en 2012. Ami d'Oscar Temaru, puis de Gaston Flosse, il promettait d'investir en Polynésie...Mais son usine de nickel en Australie vient d'être liquidée. Son empire semble se fissurer.
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Vendredi 22 avril, les créanciers de l'usine Queensland Nickel ont voté à l'unanimité pour la liquidation de l'entreprise, en l'absence de Clive Palmer.
Un brin excentrique, Clive Palmer envisageait même de construire une réplique du Titanic.
Clive Palmer n'a pas paru lors de cette assemblée générale, bien que lui aussi soit l'un des créanciers de Queensland Nickel. Le magnat minier est un cas particulier : il est à la fois propriétaire, créancier et débiteur de la raffinerie.
Cela fait un moment que le milliardaire connaît des déboires financiers. Il dit s'être fait rouler par des investisseurs chinois.
Il lui est arrivé de renflouer Queensland Nickel sur ses fonds personnels, mais il est aussi accusé de s'être servi dans les caisses de l'entreprise pour financer une autre de ses entreprises, un complexe touristique, sa collection de voitures anciennes, ou encore, son parti politique. Il aurait aussi puisé 15 millions de dollars pour son usage personnel.
Grâce à la liquidation, les autres créanciers de Queensland Nickel pourront poursuivre en justice l'entreprise pour qu'elle paie ses 300 millions de dollars de dettes. Mais le processus pourrait prendre des années.
Clive Palmer devait "sauver" la Polynésie
Par l'intermédiaire d'Oscar Temaru, Clive Palmer rachète le Club Med de Bora-Bora pour 975 millions de FCP, en 2012. Depuis, le site n'a jamais été réaménagé et reste fermé. Lors de leurs rencontres, les deux hommes envisagent des investissements en Polynésie, notamment dans le secteur du tourisme et dans l'exploitation des ressources minières de notre ZEE. Puis, c'est au tour de Gaston Flose, alors devenu Président de la Polynésie, de recevoir l'homme d'affaire-providentiel. Aucun projet ne s'est à ce jour concrétisé.La dépollution de la raffinerie est toujours en suspens
Lors de la réunion des créanciers vendredi matin, enAustralie, le projet de reprise de Queensland Nickel par des anciens salariés et un certain nombre d'autres investisseurs a été définitivement enterré. Motif : le gouvernement du Queensland veut faire passer des lois environnementales très strictes. Il pourrait forcer les industriels à payer la facture de la réhabilitation de leurs sites pollués, si nécessaire en les attaquant en justice. Or il y a des millions de tonnes de boues toxiques dans les bassins de résidus de la raffinerie de Queensland Nickel. Le coût de la dépollution est évalué à 93 millions de dollars.