Bonbonnes de gaz à la dérive : 3 cadres du pays soupçonnés

Le mystère des bonbonnes de gaz du Kura ora 2 reste entier
3 chefs de service du pays ont été présentés, ce mercredi 27 février, à un juge d'instruction. Selon Hervé Leroy, le procureur de la République, ils sont soupçonnés d'avoir violé le code l'environnement. 
Polynésie la Première vous le révélait le 14 janvier dernier, des bonbonnes de gaz étaient à la dérive au large de Papeete. Plus d'un mois plus tard, après une enquête diligentée par le parquet et menée par les gendarmes de la brigade nautique de Faaa, des suspects ont été identifiés. 

Le procureur de la République Hervé Leroy a indiqué, aujourd'hui, que 3 " personnes chargées d'une mission de service ayant pour fonction de faire appliquer le code de l'environnement l'ont délibérément violé ". Il s'agit du responsable de la cellule phytosanitaire qui occupait également le poste de directeur adjoint au sein de Direction de la biosécurité, du responsable de la cellule de Protection des milieux de la Direction de l’Environnement et enfin du commandant du port de Papeete.

Quand le Kura ora 2 a été dynamité au large de Papeete, le 11 janvier dernier, il n'a pas sombré seul. A son bord, il y avait " 87 bonbonnes de bromure de méthyle (18 pleines et périmées, 69 vides) " et " du gaz utilisé pendant la première guerre mondiale comme gaz létal de combat ". L'enquête a aussi mis en évidence que le navire avait également à son bord, 196 tonnes de déchets métalliques : des charriots élévateurs, des réservoirs, des tôles des extincteurs.

Ces bonbonnes provenant de la cellule phytosanitaire de la Direction de la biosécurité, un service géré par le ministère de l'Economie verte et du Domaine, avaient été chargées par des agents qui ne portaient pas de protection. 400 kg de gaz auraient ainsi été dispersés d'ans l'eau sous l'effet de la pression. Si les bonbonnes n'étaient pas remontées à la surface, cette immersion illégale serait finalement passée inaperçue.

Les 3 mis en cause ont été présentés à un juge d'instruction, le parquet a requis leur placement sous contrôle judiciaire, avec obligation notamment " de ne plus exercer les fonctions ayant permis la commission des infractions ". Ils encourent 2 ans de prison et de 8 millions de francs d'amende pour les atteintes au code de l'environnement.