38 morts sur les routes : 2024 est l'une des années les plus meurtrières en Polynésie. Alors que les autorités ont annoncé un durcissement des contrôles en début de week-end, un accident a tué trois personnes dans la nuit de vendredi à samedi à Mataeia. Deux hommes et une femme, âgés entre 20 et 30 ans. Ils ont heurté un mur vers 2 heures du matin. L'état de leur voiture témoigne de la violence du choc. Selon les secours, la vitesse et l'alcool sont en cause dans cet accident.
Une centaine d'accidents supplémentaires en 2024
Tout le monde connaît pourtant les facteurs de risque : "la vitesse excessive, la vitesse inadaptée aux circonstances qui est constatée dans 50% des accidents routiers. Et puis la consommation d'alcool, la consommation de stupéfiants, constatée dans 75% des accidents de la route" rappelle le Colonel Jérôme Robert, commandant adjoint du groupement de gendarmerie de Polynésie française.
Malgré la prévention et la répression, les accidents ne s'arrêtent pas. Le haut-commissariat en a comptabilisé une centaine de plus par rapport à 2023. Alors le Colonel Jérôme Robert en appelle à la responsabilité de chacun.
La prévention et la répression ne sont rien si elles ne sont pas accompagnées d'une véritable prise de conscience individuelle. D'un sentiment de responsabilité. J'exhorte l'ensemble de vos téléspectateurs à prendre conscience de cela et de se dire qu'il faut qu'ils adoptent les bons comportements. Le premier principe c'est que celui qui conduit, c'est celui qui n'a pas bu.
Colonel Jérôme Robert, commandant adjoint du groupement de gendarmerie de Polynésie française.
Le colonel propose de "désigner un capitaine de soirée", "s'assurer que quelqu'un qui a bu ne prenne pas la route" ou encore si c'est possible "de faire appel à un taxi pour rentrer de manière safe". Des règles de base que beaucoup choisissent d'ignorer.
Pas de cadeaux
Les périodes de fête sont propices aux accidents. Les autorités prévoyaient, comme chaque année, de renforcer les contrôles. Après l'accident de Mataiea, les forces de l'ordre veulent multiplier leurs efforts et comptent être encore plus présentes ces prochains jours.
C'est une période de l'année propice au relâchement, qui est festive. (...) Et même si on approche de Noël, il ne faudra pas compter sur les gendarmes pour faire de cadeaux. J'assume complètement cette posture de fermeté. Il faut qu'on casse la tendance, que l'on préserve des vies, qu'on évite que les familles soient meurtries. Si on a envie d'offrir des fleurs, qu'on ne les mette pas sur une tombe.
Colonel Jérôme Robert, commandant adjoint du groupement de gendarmerie de Polynésie française.
Les plages horaires des contrôles seront étendues et appliquées sur tout le Territoire, "de manière à être présent beaucoup plus qu'on ne l'est jusqu'ici".