Cannabis thérapeutique : le Sénat favorable

Photo d'archives
Mercredi 29 mai, le Sénat débattait du cannabis thérapeutique et la quasi-unanimité des sénateurs y est favorable. "Il n’y a aucune raison d’exclure une molécule, sous prétexte que c’est du cannabis, alors qu’elle peut être intéressante," a déclaré Esther Banbassa, d'EELV.
Débat sans vote au Sénat ce mercredi 29 mai, à l'initiative d'Esther Benbassa, sénatrice d'Europe Ecologie Les Verts. "Il n’y a aucune raison d’exclure une molécule, sous prétexte que c’est du cannabis, alors qu’elle peut être intéressante," a-t-elle déclaré, alors que l'Agence Nationale du Médicament doit rendre son projet d'expérimentation du cannabis thérapeutique, le 26 juin.

Entre 300 000 et 1 million de patients métropolitains pourraient être concernés, et plus de 82 % des Français se disent favorables à une utilisation dans un cadre médical. 21 pays en Europe ont déjà légalisé le cannabis thérapeutique.

Trois médicaments dérivés du cannabis sont déjà disponibles, mais délivrés au compte-goutte : le Sativex, un spray censé soulager les patients atteints de sclérose en plaques n'a en fait jamais été commercialisé, en raison d'un désaccord sur sa prise en charge. Quant aux deux autres traitements, ils doivent faire l'objet d'une autorisation temporaire et nominative de l'ANSM (Agence Nationale du Médicament), autant dire qu'ils sont très peu utilisés.

En mars dernier, Manarii, atteint de la maladie de Parkinson avait témoigné : "Le cannabis me calme, les tremblements sont moins forts quand je fume." 

Chantal Deseyne, sénatrice LR, précise que le cannabis « n’est pas une substance anodine. C’est une vraie drogue ». Pour Laurence Rossignol, sénatrice PS : « C’est le cas de toutes les substances médicamenteuses. La morphine est une drogue. Cette approche du médicament par ce biais ne me paraît pas pertinente ».

L'ANSM retient l'usage du cannabis thérapeutique pour cinq indications : les douleurs réfractaires aux thérapies médicamenteuses ou non, pour certaines formes d’épilepsie sévères et pharmacorésistantes, dans le cadre de soins de support en oncologie, dans les situations palliatives et enfin dans la spasticité douloureuse de la sclérose en plaques.