Conférence nationale du handicap : rattraper le retard Outre-mer

De nombreuses mesures ont été annoncées ce mardi 11 février lors de la conférence nationale du handicap, à Paris. Ces mesures s’appliquent dans toute la France, mais pas en Polynésie, où il faut déjà pouvoir rattraper le retard, comme partout Outre-mer. L'inclusion a encore du chemin...
La conférence nationale du handicap, ce 11 février, à Paris, doit passer des droits formels, c'est-à-dire inscrits dans la loi, aux droits réels. Elle a rassemblé des représentants d'associations, des élus locaux, des chefs d'entreprises, des enseignants ou encore des ministres...Mais en Outre-mer, et particulièrement en Polynésie, le retard à rattraper pour l'inclusion est immense.

En Polynésie, 17.000 personnes seraient atteintes d’un handicap. Le taux de personnes handicapées est plus élevé en Martinique, 17 % contre 12 % pour la Guadeloupe, 6 % pour La Réunion (en 2018). Dans l’hexagone, ce taux est de 16% en 2011.
 

L'accès à l'emploi des travailleurs handicapés

Malgré la loi de Pays de janvier 2018 imposant des quotas de travailleurs handicapés dans le secteur public (à hauteur de 1,5% des effectifs), peu de travailleurs handicapés bénéficient effectivement d'un emploi. Du côté du secteur privé, depuis 2007, tout employeur d’au moins 25 employés est tenu d’embaucher des travailleurs handicapés au taux de 2% de l’effectif total de salariés. Certaines entreprises préfèrent payer l’amende que de procéder au recutement d'une personne en situation de handicap. Cette somme est reversée au fond pour l’insertion professionnelle des travailleurs handicapés.
Seuls 6% des personnes reconnues travailleurs handicapés occupent un emploi.
Au niveau national, le taux de chômage des travailleurs handicapés est le double des personnes dites valides. 
 

Objectif : zéro enfant en situation de handicap déscolarisé

Lors de cette conférence nationale, le président de la République, Emmanuel Macron a déclaré que son objectif était que plus un seul enfant en situation de handicap ne se retrouve sans solution de scolarisation à la rentrée 2020. 

« Nous ne devons jamais nous habituer à ce que des enfants en situation de handicap soient privés de la chance d’aller à l’école, de la joie d’apprendre et du bonheur de tisser des liens » - Emmanuel Macron, Président de la République


« Nous ne devons jamais nous habituer à ce que des enfants en situation de handicap soient privés de la chance d’aller à l’école, de la joie d’apprendre et du bonheur de tisser des liens », a-t-il déclaré à l’Elysée, en présence de 500 acteurs du secteur. Pour mener à bien cette action, le chef de l’Etat a annoncé l’embauche de 11.500 accompagnants d’ici 2022.

En Polynésie, on compte en 2019, 662 élèves porteurs de handicaps, dont 374 avec l’assistance d’auxiliaires de vie scolaire, qui tournent encore en nombre bien insuffisant pour permettre une scolarisation complète à tous les enfants. Les Auxiliaires de Vie Scolaire ne peuvent travailler que 26 heures maximum par semaine 
226 enfants porteurs d'un handicap sont inscrits en unités localisées pour l’inclusion scolaire.

Fin 2018, le gouvernement avait également proposé une loi de Pays permettant aux propriétaires d’obtenir des exonérations d’impôts fonciers, s’il faisaient le choix de réaliser des travaux destinés à faciliter l’accès des personnes en situation de handicap. L’objectif est bien sûr d’inciter les propriétaires à réaliser ce type de travaux, et permettre à ces personnes en difficulté d’accéder plus facilement à des logements ou des commerces. 

Emmanuel Macron a également annoncé la mise en place d'un numéro d’appel unique en cas de besoin, le 360, mais qui ne sera pas applicable en Polynésie française.