Contrat d'accès à l'emploi : Passe d'armes entre Armelle Merceron et Manolita Ly

Le CAE : « c’est à eux. Oui eux, la population ». C'est par ces mots que la Ministre de la Solidarité, a souhaité réagir aux propos d'Armelle MERCERON, précise un communiqué de la présidence, évoquant le fait que "le CAE n'est pas un outil électoral".
Manolita LY, la Ministre de la Solidarité a souhaité s’exprimer et réagir en conférence de presse du conseil des ministres,  aux propos d’Armelle MERCERON, représentante d’A Tia Porinetia , suite à l’article de presse consacré au CAE paru dans le journal « La Dépêche » dans son édition du mardi 24 février.
 
« J’ai reçu Madame Armelle MERCERON jeudi dernier dans le cadre de réflexions autour de la mise en œuvre d’ateliers sur l’impact des changements climatiques dans cette région du Pacifique, au titre de  l’Union des femmes Francophones d’Océanie en Polynésie.  Elle aurait pu en toute simplicité me faire part de ces inquiétudes et j’aurais pu lever le voile sur ses interrogations. Elle a préféré polémiquer dans les médias, ce que je déplore.  Mais Il est vrai qu’en cette période pré-électorale, la désinformation, les sous-entendus et les approximations ont la vie belle, au détriment de la réalité et de la vérité.» regrette Manolita LY.
 
La ministre de la solidarité souhaite apporter les précisions qui s’imposent pour éclairer la population concernant les supposées zones d’ombre, le manque de transparence du gouvernement, ou pire, la corruption organisée, dont ferait preuve le SEFI, service placé sous la tutelle du ministère. Ces propos sont indignes d’une ancienne ministre, estime Manolita LY.
 
Le «  CAE, C’est à eux » est la seule chose vraie dans les propos de Madame MERCERON : oui, à eux. Mais eux, comme la population. Ce public que Mme Merceron méconnaît, sans qualification, sans expérience professionnelle, inscrit au RST. Oui, le CAE a été fait pour eux ! Ces critères d‘éligibilité sont publics et donc connus de tous, énoncés dans la Loi de Pays qu’elle-même a voté au titre de représentante à l’Assemblée de Polynésie française, et auxquels se réfèrent tous les agents du SEFI et la Direction du SEFI, qu’au passage elle disqualifie gravement par ses propos, que Manolita LY condamne de façon vigoureuse.
 
Contrairement à ce que laisse entendre l’article, il n’y a eu aucun durcissement des critères, mais la priorité a toujours été donnée aux plus fragiles d’entre nous, socialement, ce qui paraît juste et équitable en cette période de grandes difficultés que le Pays traverse, où des centaines de famille sont dans la détresse.
 
Mme Armelle MARCERON a droit à l’information bien sûr, comme tout citoyen. Le gouvernement agit en toute transparence. Mais l’accès à l’information ne signifie pas le contrôle de l’instruction des dossiers et encore moins la violation de la confidentialité. Il ne revient pas à Madame MERCERON de contrôler l’instruction des dossiers, ni d’avoir accès aux informations concernant les statistiques liées aux organismes d’accueil, aux demandeurs d’emplois, et de leur implantation géographique ; sauf à violer délibérément la règle fondamentale de la confidentialité qui lie les professionnels et dont ils sont les garants.
 
Contrairement aux accusations gratuites de Madame MERCERON, aucune association, aucun organisme d’accueil n’a bénéficié de « temps de préparation » pour établir leurs formulaires avant la promulgation de la Loi du Pays en janvier, puisque ceux-ci n’ont été diffusés qu’après sa promulgation. Personne ne fait le « tri » entre les dossiers (le terme est inapproprié quand il s’agit de personnes en grande détresse). Les demandeurs d’emplois ne sont pas des marchandises. En revanche, il y a des dossiers en instance et non pas en souffrance : environ 800 à 1000 sont en attente d’instruction.
 
Depuis le 9 janvier, 1516 dossiers ont été présentés lors de 5 commissions qui se tiennent le vendredi matin. En février, 241 personnes ont démarré leur CAE, soit une légère avance sur un programme qui prévoit 200 contrats par mois sur 2014. Tous les organismes et tous les candidats recevront une réponse écrite quelque soit l’issue réservée à la demande.
 
Du point de vue des statistiques, 68 % des dossiers concernent les Iles du Vent, 26 % les Iles sous le Vent, 1 % les Australes et 5 % les Tuamotu-Gambier. L’administration représente 7% des dossiers, les associations 13%, les mairies 6 % et 74 % les entreprises. Ces derniers pourcentages prouvent si il en était que nous sommes très  loin de « l’outil électoral » cher à Madame MERCERON. Le Gouvernement donne la priorité au secteur privé, seul à même de garantir une embauche ultérieure durable dans le cadre de la reprise économique.
 
La commission d’attribution est composée de 3 cadres du SEFI et elle est présidée, en personne, par la Ministre de la solidarité, de l’emploi et de la famille. « Cette commission statue en âme et conscience et rend compte au Conseil des Ministres, de ses activités après chaque commission » précise Manolita LY.
 
C’est pourquoi, le petit couplet  sur la possible partialité des  agents du SEFI porte atteinte au dévouement des agents techniques du SEFI qui reçoivent pas moins de 50 à 100 dossiers par jour, rien que pour le CAE. Pour une élue qui prétend, souvent, vouloir défendre notre fonction publique ces accusations et ces sous-entendus sont indignes.
 
Pour couper court à toutes ces polémiques stériles et aux procès d’intention sans fin, hélas inévitables en campagne électorale, la Ministre de la solidarité a indiqué que la commission d’attribution a décidé en début du mois de février de surseoir à l’examen des dossiers présentés par toutes les mairies, et de les traiter  après les élections municipales. 

D'après communiqué de la Présidence