Dans les quartiers, entre mal de vivre et délinquance

La création d’un conseil de prévention de la délinquance sera-t-elle efficace pour lutter contre les violences de certains quartiers ? La question est posée et le restera jusqu’aux premiers résultats que publiera ce Conseil.

Mais ce ne sont pas seulement les cours d’éducation civique ou les prises en charge des jeunes dans les maisons de quartier qui résoudront tous les problèmes. Il suffit d’aller à la rencontre des habitants pour comprendre que le problème dépasse largement l’encadrement d’une jeunesse en danger.

D’abord , comme l’explique Claudine Taputuarai, directrice de la maison de quartier d’Outumaoro, c’est le désœuvrement qui est à l’origine du mal être.
Directrice de la maison de quartier Outumaoro
Et nous avons pu le constater. A 10h00 du matin, un lundi, de nombreux jeunes sont déjà dans la rue et ont quitté leurs établissements scolaires. Les parents, malgré les avertissements des responsables de collèges, ne réagissent pas vraiment. Eux-mêmes sont pris dans la tourmente d’une vie faite de frustrations. 

Pas de travail, pas d’argent dans les foyers. Sur fond d’alcoolisation , les parents de familles nombreuses se déresponsabilisent et abandonnent toute tentative d’éducation. Très vite, les jeunes fumeurs deviennent dealers. Cette économie parallèle permet à des familles entières de boucler les fins de mois. Et les dealers sont solidaires de  la vie de leur  quartier. Ces jeunes le disent très simplement : alors qu’ils n’ont aucune possibilité de trouver un emploi , ils se débrouillent en commettant des petits larcins ou en devenant revendeurs de paka. Beaucoup trop d’hommes et de femmes, de jeunes aussi vivent au jour le jour en Polynésie. Se contentant du minimum pour survivre, en attendant des jours meilleurs qui ne viennent toujours pas.

REPLAY SUJET JT - Calmelito Tauraa, responsable éducatif du foyer Uruai a tama :
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