Sculptures, danses, artisanats… mais aussi tatouage. Et pas n’importe lequel : le tatouage traditionnel. Pour ce troisième jour de Matavaa, Siméon Huuti, accompagné de Mate, a réalisé une démonstration de cette pratique disparue depuis des décennies aux Marquises.
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L’heure est aux préparations. Sous l’un des fare pote gardé par des tikis du Tohua Pepeu, les tatoueurs arrangent leur matériel et leur lieu de travail. Accompagnés par les pahu de la troupe Taki Toa, Simeon et Mate, deux tatoueurs polynésiens de renommée, se concentrent. Dans quelques minutes va commencer la démonstration de tatouage traditionnel si attendue des festivaliers.
Suite à l’arrivée des missionnaires aux Marquises, la pratique a disparu. « Personne ne tatoue plus comme cela ici. C’est important que les Marquisiens voient cela », explique Humu Kaimuko, le président du Comothe, qui a tenu à regarder au moins le début du spectacle.
C’est lui qui a invité Siméon Huuti, issue d’une grande famille d’artiste de Ua Pou, à organiser une démonstration. Le tatoueur de 36 ans, également chef de troupe de Taki Toa, a fait appel à l’un des meilleurs tatoueurs traditionnels de la Polynésie française pour l’aider. L’homme s’appelle Mate, il réside à Moorea où il vit de son activité.
Si Mate pratique cet art depuis quelques années, ce n’est pas le cas de Siméon, plutôt habitué à l’aiguille. Mais, cela ne semble pas lui poser de problème. « Je suis tatoueur, je suis Marquisien, je sais donc le faire » confie l’artiste, habillé en costume traditionnel pour l’occasion dont une cape composée de plumes de coq orange.
L’homme s’est d’ailleurs plutôt senti à l’aise lors de la démonstration qui a duré presque trois heures. « Le plus difficile a été finalement de trouver la bonne position. Je dois m’entraîner à bien m’asseoir car ce type de tatouage est très fatiguant et ce n’est pas toujours confortable», explique Siméon, entouré de deux apprentis Teikiva et Varii qui aident à tirer la peau du tatoué. Même si la tâche n’est pas difficile, elle le devient vite avec la chaleur étouffante de ce vendredi 18 décembre.
Cela n’a pas fait fuir pour autant les touristes venus nombreux admirer cet art polynésien, appelé Patutiki en marquisien.
Roger et Sasha, deux Australiens voyageant en voilier sont admiratifs. C’est la première fois qu’ils voient une telle pratique. Dans leur pays, les aborigènes n’ont jamais vraiment pratiqué cet art. « Ils semblent forts et surtout patients. Ils ont l’air très professionnels ».
Le couple de touristes n’est pas le seul à regarder le travail des tatoueurs, les jeunes Marquisiens sont aussi présents. « Il faut être fort et patient », dit l’un d’entre eux à son voisin.« Tu crois qu’il a mal ? » , interroge le jeune homme assis autour du niau où les tatoueurs sont en plein travail. Pour Siméon Huuti, il est important que la jeunesse voit ce type de tatouage pratiqué par les anciens. « Ca permet au moins de leur rappeler que cela existait avant et existe encore ».
Avec Mate, l’artiste a décidé de tatouer un motif représentant le courage car il faut l’être pour supporter un tel tatouage. Pourtant, selon Ahi, 23 ans, qui réalise là son premier tatouage traditionnel, cela est moins douloureux que celui avec l’aiguille. Le jeune homme a d’ailleurs semblé assez serein tout au long du tatouage. « Le plus important est de gérer sa respiration pour avoir le moins mal possible. » explique le Ahi, déjà bien tatoué, qui a finalement eu plus d’appréhension que de mal...
Se faire tatouer au tap-tap, chez lui, aux Marquises, a été un moment fort et inoubliable pour le jeune homme, danseur et également sculpteur. « J’ai ressenti beaucoup de paioio, de force de nos ancêtres, de leur mana ici ».
Ce mana, Siméon l’a aussi ressenti. « Il y a eu beaucoup de force lorsque j’ai tatoué », explique l’homme fatigué après plus de deux heures de pratique. Le tatoueur est fier d’avoir pour la première fois tatoué de manière traditionnelle dans son archipel, le berceau du tatouage polynésien.
Au prochain festival, ce sera à son tour de se faire tatouer. Siméon n’a pas encore été tatoué de cette manière, il attendait en quelque sorte le bon moment. Il l’a enfin choisi. Originaire de Ua Pou, il souhaite se faire tatouer lors du festival de 2019 qui se déroulera dans son île. L’artiste compte pour cela faire appel à un ami des Samoa, Peter Suluape.
Suite à l’arrivée des missionnaires aux Marquises, la pratique a disparu. « Personne ne tatoue plus comme cela ici. C’est important que les Marquisiens voient cela », explique Humu Kaimuko, le président du Comothe, qui a tenu à regarder au moins le début du spectacle.
C’est lui qui a invité Siméon Huuti, issue d’une grande famille d’artiste de Ua Pou, à organiser une démonstration. Le tatoueur de 36 ans, également chef de troupe de Taki Toa, a fait appel à l’un des meilleurs tatoueurs traditionnels de la Polynésie française pour l’aider. L’homme s’appelle Mate, il réside à Moorea où il vit de son activité.
Si Mate pratique cet art depuis quelques années, ce n’est pas le cas de Siméon, plutôt habitué à l’aiguille. Mais, cela ne semble pas lui poser de problème. « Je suis tatoueur, je suis Marquisien, je sais donc le faire » confie l’artiste, habillé en costume traditionnel pour l’occasion dont une cape composée de plumes de coq orange.
L’homme s’est d’ailleurs plutôt senti à l’aise lors de la démonstration qui a duré presque trois heures. « Le plus difficile a été finalement de trouver la bonne position. Je dois m’entraîner à bien m’asseoir car ce type de tatouage est très fatiguant et ce n’est pas toujours confortable», explique Siméon, entouré de deux apprentis Teikiva et Varii qui aident à tirer la peau du tatoué. Même si la tâche n’est pas difficile, elle le devient vite avec la chaleur étouffante de ce vendredi 18 décembre.
Cela n’a pas fait fuir pour autant les touristes venus nombreux admirer cet art polynésien, appelé Patutiki en marquisien.
Roger et Sasha, deux Australiens voyageant en voilier sont admiratifs. C’est la première fois qu’ils voient une telle pratique. Dans leur pays, les aborigènes n’ont jamais vraiment pratiqué cet art. « Ils semblent forts et surtout patients. Ils ont l’air très professionnels ».
Le couple de touristes n’est pas le seul à regarder le travail des tatoueurs, les jeunes Marquisiens sont aussi présents. « Il faut être fort et patient », dit l’un d’entre eux à son voisin.« Tu crois qu’il a mal ? » , interroge le jeune homme assis autour du niau où les tatoueurs sont en plein travail. Pour Siméon Huuti, il est important que la jeunesse voit ce type de tatouage pratiqué par les anciens. « Ca permet au moins de leur rappeler que cela existait avant et existe encore ».
Avec Mate, l’artiste a décidé de tatouer un motif représentant le courage car il faut l’être pour supporter un tel tatouage. Pourtant, selon Ahi, 23 ans, qui réalise là son premier tatouage traditionnel, cela est moins douloureux que celui avec l’aiguille. Le jeune homme a d’ailleurs semblé assez serein tout au long du tatouage. « Le plus important est de gérer sa respiration pour avoir le moins mal possible. » explique le Ahi, déjà bien tatoué, qui a finalement eu plus d’appréhension que de mal...
Se faire tatouer au tap-tap, chez lui, aux Marquises, a été un moment fort et inoubliable pour le jeune homme, danseur et également sculpteur. « J’ai ressenti beaucoup de paioio, de force de nos ancêtres, de leur mana ici ».
Ce mana, Siméon l’a aussi ressenti. « Il y a eu beaucoup de force lorsque j’ai tatoué », explique l’homme fatigué après plus de deux heures de pratique. Le tatoueur est fier d’avoir pour la première fois tatoué de manière traditionnelle dans son archipel, le berceau du tatouage polynésien.
Au prochain festival, ce sera à son tour de se faire tatouer. Siméon n’a pas encore été tatoué de cette manière, il attendait en quelque sorte le bon moment. Il l’a enfin choisi. Originaire de Ua Pou, il souhaite se faire tatouer lors du festival de 2019 qui se déroulera dans son île. L’artiste compte pour cela faire appel à un ami des Samoa, Peter Suluape.