Agriculture : un secteur en manque de débouchés

Le gouvernement accorde 2 milliards cfp cette année à l’agriculture. Un secteur laissé pour compte depuis longtemps. Les agriculteurs demandent à ce que leurs productions soient acheminées et que le « mangez local » soit favorisé.

Le secteur primaire doit être une priorité pour le gouvernement. Cette année, deux axes lui seront consacrés. Le premier est d’assurer la subsistance de la population avec un approvisionnement régulier en produits de qualité à des prix supportables. Le deuxième est de contribuer à l’autonomie alimentaire du Pays.

De tels réaménagements ont pour but d’assurer des emplois et aménager le territoire en maintenant les populations dans les archipels.

Françoise Henry est propriétaire depuis 35 ans d’une ferme bio. Son chiffre d’affaires est de 15 millions cfp par an, au total 7 employés travaillent pour elle. Sur les 2 hectares et demi de terre que possède Françoise, pousse de quoi alimenter au moins 3 centres commerciaux en fruits et légumes.

Pas de garantie de débouchés

Aujourd’hui on lui livre des oranges, 300 kilos sur les 80 tonnes consommées annuellement par les Polynésiens. Seules 20 tonnes d’oranges sont produites localement. D’après Françoise, le problème vient de la garantie des débouchés de la production locale qui n’est pas assurée.

« Je pense que nous sommes dans un pays qui a tout pour produire ce que l’on veut manger. La première des choses à faire, c’est quand même d’essayer de dédier une partie de nos rayons aux produits locaux »

 

Le Pays, et la politique du Pays en générale, prônent l’autosuffisance, un message important auprès des jeunes afin qu’ils s’approprient les richesses de leurs terres. Cette éducation se perd au fil des années et les grandes chaînes de distribution gagnent du terrain. L’agriculture est mise à mal depuis plusieurs années maintenant et les agriculteurs réclament que la vente de leurs productions dans les commerces soit facilitée.

Le covid révélateur

La crise sanitaire a été un révélateur de ce secteur en souffrance depuis les années 1990. En 2021 au manque de moyens financiers, à la faible qualification et aux manques de modernisation du secteur agricole, il faut désormais ajouter les débouchés. « Il faut faire en sorte que le code des collectivités ne bloque pas. Il faut organiser le fait qu’on ait plus de présence par des règles et quotas dans les commerces »,  ajoute Françoise.

La Chambre d’agriculture de la pêche lagunaire a son slogan « Mangez local ». Une marque créée par elle dans l’objectif d’avoir une plus large visibilité des produits locaux auprès des distributeurs et consommateurs, l’idée étant bien sûr de promouvoir les produits d’ici.

La chambre sortira prochainement un calendrier qui indiquera quels fruits et légumes locaux manger en fonction du mois (de récolte).