Prison de Nuutania : un peu moins pire qu'avant

La prison de Nuutania est-elle adaptée pour des jeunes qui ont commis des infractions ?
Alors que la ministre de la justice, Nicole Belloubet, s'apprête à visiter tous les centres de détention de Polynésie, où en est la prison de Nuutania ? Censée être désengorgée depuis l'ouverture de Tatutu, elle garde malgré tout un taux d'occupation de 152% et un état vétuste.
 
Deux ans maintenant que le centre de détention de Tatutu, à Papeari a vu le jour…il était très attendu, notamment pour désengorger la prison de Nuutania, à Faa'a. C'est désormais chose faite, mais Nuutania reste malgré tout en situation de surpopulation carcérale. Selon les derniers chiffres du Ministère de la justice d’avril 2019, la densité de détenus présents dans les locaux serait de 152%, contre 80% à Tatutu. C'est quand même moins qu’avant, avec 300% de taux d'occupation des cellules, avant l’ouverture du centre de détention de Papeari.

D’autant que, selon James Lau, président de la Ligue des Droits de l’Homme en Polynésie, beaucoup de détenus de Nuutania sont en détention provisoire, en attente de leur transfert à Tatutu. A Faa'a, la densité carcérale devrait donc continuer de baisser.

En revanche, côté vétusté de Nuutania, les syndicats attendent des actes concrets de la part du Ministère de la Justice. "Ils s'étaient engagés que, dès lors on aura ouvert le Centre de détention de Tatutu de Papeari, ils vont commencer à rénover la prison de Nuutania. Ce n'est pas encore le cas, rappelle Pascal Urima, secrétaire UNAF-UNSA Justice."

Des travaux de rénovation ont commencé, mais seulement dans la partie "Hommes" de Nuutania. Les syndicats tirent la sonnette d’alarme : "Nous avons besoin de structures adaptées pour les jeunes mineurs, les détenus féminins...Et que ce soit à Tatutu ou à Nuutania, nous voulons créer un pôle de sécurité, pour gérer les détenus plus dangereux."

L’Etat Français a déjà commencé à indemniser entre 300 et 400 détenus ou anciens détenus de Nuutania depuis 2011, pour des conditions de détention « inhumaines ou dégradantes ».

Le chantier des prisons à Tahiti reste encore vaste.