Fermeture des frontières : les dettes des compagnies aériennes s'envolent

La récente fermeture des frontières est un coup dur pour les compagnies aériennes.

Les compagnies aériennes desservant les outre-mer redoutent que les récentes restrictions de voyage les affaiblissent encore un peu plus, au risque d'en voir certaines disparaitre. Elles se tournent vers l'Etat pour assurer la continuité territoriale et maintenir une concurrence aérienne saine.

 

Des avions cloués au sol et des aérogares quasiment vides de passagers. Un triste spectacle que les compagnies aériennes et les ultra-marins aimeraient ne plus voir.

Des aérogares quasiment vides.

Pour l'heure, ces compagnies desservent tant bien que mal encore des vols vers l'Hexagone et les territoires d'outre-mer. Pour Marc Rochet , le PDG d'Air Caraïbes et de French Bee, "c'est dur pour tous les opérateurs, parce que schématiquement à l'été 2020, entre les 1er et 2e confinements, on avait retrouvé la clientèle affinitaire, celle des familes, des voyages personnels...mais pas celle des touristes. On a commencé à les revoir à partir du 15 décembre. Donc là on est fauchés en plein vol", regrette-t-il.

Baisse de 70% des échanges aériens

 

Pour preuve, le ministère des Transports reconnaît une baisse de 70% des échanges aériens entre l'Hexagone et les outre-mer depuis les récentes restrictions de voyage. La présentation ou non des fameux motifs impérieux avant d'embarquer en a freiné plus d'un.

C'est pour survivre que les compagnies aériennes réclament une nouvelle fois le soutien financier de l'Etat. Des demandes relayées par l'IATA, l'association qui les fédère. C'est ainsi que 165 milliards d'euros ont été débloqués l'an dernier. Cette année, il en faudrait encore 58 milliards supplémentaires, y compris pour soutenir les petites compagnies ultra-marines. 

La compagnie nationale est dans la tourmente, de même que les autres desservant les outre-mer.

Selon Alexandre de JUNIAC, PDG de l'Association Internationale du Transport Aérien (IATA), ce manque est criant surtout "en cette 1ere partie de 2021, ce moment où on n'aura pas encore suffisamment vacciner pour réouvrir et on aura beaucoup fermer les frontières pour protéger les populations".

Tout peut s'arrêter

 

Pour autant, toutes ces aides financières publiques, notamment les PGE (prêts garantis par l'Etat), ne vont pas tout résoudre à moyen et long terme. C'est ce que pense Michel Monvoisin, PDG d'Air Tahiti Nui : "C'est une anomalie d'emprunter pour financer des pertes futures et de l'activité qui n'existe pas. Car après il faudra rembourser... Si on ne peut pas prendre de passagers, si on ne peut pas vendre, à un moment donné tout va s'arrêter".

Devoir emprunter pour rembourser des dettes futures. Une anomalie selon le PDG d'Air Tahiti Nui

Les compagnies aériennes n'ont d'autres choix que de compter sur ces aides publiques pour passer la crise et assurer leur mission de continuité territoriale. Et surtout rembourser leurs dettes qui s'envolent.

 

Chute de la fréquentation touristique en novembre 2020

Au mois de novembre 2020, la fréquentation touristique de la Polynésie française diminue de 77 % par rapport à novembre 2019. Le secteur terrestre marchand regroupe 76 % de la clientèle, le non marchand 13 % et la croisière 11 %. Le marché nord-américain porte la fréquentation de ce mois avec 3 274 clients, les Métropolitains et les Européens suivent avec 900 et 200 touristes. La durée de séjour est en hausse de 5,3 jours à 19,4 jours et de 3 jours depuis le début de l’année pour s’établir à 17,9 jours. À l’inverse, le nombre de nuitées recule de 183 500 en novembre 2020 et de 1 980 000 depuis janvier 2020. La fréquentation annuelle se contracte de 68 % pour s’établir à 70 500 touristes.