François Hollande en visite sur l'île sacrée et vanillée

Guy Tauatiti explique au président Hollande l'importance de la filière de la vanille aux Raromatai.
Tahaa n'est pas la seule île vanille. Raiatea la sacrée l'est tout autant. C'est sur cette île que la société Hotu Vanilla est installée, elle qui a déjà remporté la médaille d'or au concours général agricole grâce à sa vanille de luxe. Elle vient de recevoir la visite du chef de l'Etat.



La plus grande exploitation de vanille des Raromatai (Iles Sous-Le-Vent), Hotu Vanilla, vient d'accueillir le président de la République. Diplômée de la médaille d’or au concours général agricole 2015, cette société est une ferme d'exploitation agricole située dans la baie de Faaroa à Raiatea. Elle recourt à une culture de la vanille dite culture sous ombrières. Avec ses 8 000 m2, elle est actuellement la plus importante aire de culture sous ombrières de Polynésie française. La société Hotu Vanilla envisage de revenir à des plantations semi-traditionnelles, en montagne, dans des lieux plus confinés.

La visite de François Hollande résonne donc comme une découverte mais aussi un soutien à cette économie mise à mal. 
Une découverte, car la vanille polynésienne n'est pas comme celle de Madagascar ou de la Réunion. "Elle est exceptionnelle", dit-on à Hotu Vanilla. C'est une vanille de luxe dont le cours a fortement augmenté ces derniers temps.

Exposition de vanille pour le président présentée par la famille qui exploite Horu Vanilla.

Et pour cause. La Polynésie française connaît depuis 2015 une pénurie de vanille, cet or noir local. Depuis près d’un an, la vanille se fait rare aussi bien sur le marché de l’export que localement. En juillet dernier, la production était estimée à seulement 15 tonnes. Cette raréfaction a fait exploser les prix et a mis la filière en danger. Le pays a connu une chute de 75% de sa production en deux ans. Il y a quelques années, le gouvernement affichait pourtant un objectif de 100 tonnes par an à partir de 2016… 

Chère vanille


Les professionnels du secteur pointent du doigt deux facteurs majeurs : la mauvaise floraison en raison d’une météo peu propice en 2014 et le renouvellement simultané des lianes installées sous ombrières. En 2015, les prix ont explosé, atteignant environ 10 000 cfp le kilo de vanille pure et de 30 000 à 40 000 cfp le kilo de vanille préparée à l’export. 
Ceci dit, elle est excellente, le président Hollande a pu s'en rendre compte, rien qu'en sentant son arôme.

Démonstration du produit fini avec emballage. Le fils du patron de l'exploitation explique qu'il s'agit d'une vanille de luxe.

 

©Polynésie 1ère

 

Face à l’effondrement de l’offre, les principaux importateurs, la France, l’Allemagne et le Japon, ont réduit leurs achats. Selon les chiffres de l’Institut des statistiques (ISPF) de juin 2015, “le volume de vanille exporté diminue de 37 %, tandis que le prix au kilo augmente de 25 %". Toutefois, en 2016 la production devrait atteindre une trentaine de tonnes grâce à une bonne floraison cette année et au redémarrage des plantations renouvelées.