[REPLAY] KID REPORTERS saison 3, épisode #8 : le moustique

KID REPORTERS saison 3, épisode 9:Le moustique
Dimanche 12 décembre, focus sur un animal tout petit mais qui sait bien nous embêter… le moustique ! Nos kid reporters en classes de CM1 à l’école Pina’i de Papeete sont allés poser toutes leurs questions aux chercheurs de l’Institut Louis Mallardé à Paea.

LE REPLAY

Le moustique, l’animal qui tue le plus dans le Monde !

A l’exception des pôles où il fait trop froid, le moustique est présent sur toute la planète, et il est apparu bien avant l’homme et les dinosaures. Mais sur les 3500 espèces répertoriées dans le Monde, seule une petite partie est vecteur de maladies, particulièrement dans les zones tropicales et intertropicales.

Chaque année, le moustique est responsable de la mort de plus de 800.000 personnes. Si petit qu’il soit, c’est l’animal le plus mortel au monde, très loin devant les serpents, les crocodiles ou les requins !

La maladie la plus dangereuse est le paludisme – malaria en anglais -. Elle est responsable de 232 millions de cas et 400.000 décès par an. 90% en Afrique, particulièrement chez les jeunes enfants. Selon l’OMS, l’organisation mondiale de la santé, le paludisme tuerait un enfant toutes les 2 minutes dans le Monde. La recherche avance. Un premier vaccin efficace à 30% vient de voir le jour.   

En Polynésie, il n’y a pas de paludisme. C’est parce que le moustique capable de transmettre le paludisme n’est pas présent. Il est possible qu’un jour, accidentellement ce type de moustique, anophèle gambiae, arrive sur la Polynésie. Les virus transmis par les moustiques présents en Polynésie sont la dengue, le zika et le chikungunya qui sont des virus transmis par le moustique en Polynésie, mais aussi la filariose lymphatique.

La maladie ne vient pas du moustique lui-même, mais il la transporte. En piquant une personne malade, il récupère le pathogène de la maladie. Une fois dans le corps du moustique, le pathogène va se multiplier, jusqu’aux glandes salivaires. Une fois aux glandes salivaires, le moustique va repiquer quelqu’un qui n’est pas infecté, et donc transmettre la maladie.

KID REPORTERS saison 3, épisode #8 : le moustique

La chasse aux gîtes ou la chasse aux eaux stagnantes

Les femelles moustiques aiment particulièrement pondre dans les eaux stagnantes, comme les pots de fleurs, les pneus, les cocos… La chasse aux lieux de ponte est donc essentielle dans la lutte contre les moustiques.

Pour lutter contre les moustiques, il faut lutter contre les gîtes, enlever l’eau, mais aussi nettoyer, car même s’il n’y a plus d’eau, les œufs résistent. Les œufs d’Aedes aegypti peuvent tenir au moins 6 mois sans eau. Dès qu’une grande pluie arrive, l’eau monte au niveau des œufs, et les éclosions se font. Pour l’Aedes polynesiensis, les œufs peuvent tenir un mois.

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Les principaux moustiques présents en Polynésie : Culex, Aedes aegypti, Aedes polynesiensis

Les moustiques présents en Polynésie sont classés parmi les insectes culicidés ! Les principaux étant les Aedes et les Culex. Les Culex ont une couleur marron terne, ils ne piquent que la nuit, leurs œufs sont sous forme de petits radeaux sur l’eau, et ils sont vecteurs de la filariose lymphatique.

Les Aedes sont repérables avec leurs jolies pattes zébrées de blanc. Ils piquent le jour, plutôt au lever et au coucher du soleil. Les femelles Aedes ne pondent pas sur l’eau, mais sur les bords de l’eau. Leurs œufs ressemblent à de petits grains.

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Et parmi les Aedes, on peut différencier les Aedes aegypti et les Aedes Polynesiansis. L’Aedes Aegypti vit en ville, on le repère à la guitare sur son thorax et ses petits triangles sur l’abdomen.

Il est le principal vecteur de la dengue, du zika et du chikungunya. L’Aedes Polynesiensis vit à la campagne, il a une ligne blanche sur le thorax, et des croissants de lune sur l’abdomen. Il est vecteur de la filariose et vecteur de la dengue.

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Pour différencier le type d’Aedes quand ce sont des larves, il faut regarder les petits sacs sur sa queue. L’Aedes aegypti a 4 petits sacs identiques sur sa queue, alors que l’Aedes polynesiensis a 2 petits sacs et 2 grands sacs.

Pour différencier les mâles des femelles, il faut regarder les antennes. Le mâle a des antennes plus poilues que la femelle. Et la femelle est plus grosse que le mâle.

Il existe quatre phases dans la vie d’un moustique : les œufs, la larve, la nymphe puis l’adulte. Trois phases se passent dans l’eau, et une phase se passe dans l’air. La femelle moustique vit de 25 à 30 jours. Le mâle moustique vit entre 7 et 10 jours. Ensuite dans la vie aquatique, cela peut durer entre 6 et 10 jours.

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Seules les femelles moustiques piquent

La femelle ne s’accouple qu’une seule fois, mais elle peut pondre 4 à 5 fois dans sa vie. Pour chaque ponte, elle a besoin de sang, car le sang lui apporte les protéines nécessaires pour le développement de ses œufs.

Elle nous repère de loin grâce au CO2 (le dioxyde de carbone) que nous expirons. C'est donc la femelle, et seulement elle, qui pique et qui suce le sang des mammifères, dont les Hommes. Le bras de Kylian n’intéressent pas les mâles de cette cage !

La trompe est faite de six fines aiguilles. Un des canaux injecte une salive anesthésiante et anticoagulante, et l’autre aspire le sang qui sera stocké dans l’abdomen. Ce sont les protéines de la salive du moustique qui provoquent une réaction de notre système immunitaire, c’est pour ça, c’est enflé et ça démange. C'est aussi à ce moment-là que les maladies se transmettent.

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Quelques millionièmes de litres lui suffisent. Mais pour un moustique, ça représente 2 à 3 fois son volume ! Pour obtenir du sang plus concentré en protéines, elle arrive à séparer l'eau des globules rouges puis la rejette !

Sinon, comme les abeilles et les papillons, les moustiques aiment butiner le nectar des fleurs et le jus sucré des fruits.

La production de mâles stérilisants comme programme de lutte anti-moustiques

L’Institut Mallardé a mis au point une technique pour rendre stériles les femelles moustiques grâce aux mâles. Ils produisent en laboratoire des moustiques mâles qui sont porteurs d’une petite bactérie, wolbachia. Puis, ils les lâchent sur le terrain. Ces mâles vont s’accoupler avec les femelles.

Les femelles vont alors pondre des œufs qui ne vont jamais éclore. Pour que ça marche, il faut lâcher dans la zone infestée, plus de mâles stérilisants que de mâles sauvages. Ainsi, les femelles ont plus de chances de s’accoupler avec les mâles stérilisants.

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Le programme est lancé depuis 2015 sur Tetiaroa, puis Tahaa. Et l’ILM prévoit déjà de l’étendre sur d’autres sites pilotes.  Ce procédé de lutte contre les moustiques sans traitement chimique est porteur d’espoir, mais il n’empêche pas d’y associer d’autres moyens de lutte.

D’abord on mélange des moustiques mâles et des moustiques femelles en installant un pondoir dans la cage : un bol avec un peu d’eau et un filtre à café. Très vite, on obtient des millions d’œufs.

KID REPORTERS saison 3, épisode #8 : le moustique

Pour les faire éclore en même temps, on utilise un appareil avec une cloche qui va permettre de vider l’air à l’intérieur. Ca provoque un stress mécanique pour les œufs, les larves vont sortir dans l’eau.

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Puis une autre machine va permettre de compter les larves. 2950 larves par pot, pas plus. Si on en met trop, elles vont mal se développer, mal se nourrir, et on n’arrivera pas bien à distinguer les nymphes mâles des nymphes femelles. Les larves grandissent dans ces bacs de croissance.

Après 4 mues successives, les larves sont devenues nymphes. C’est leur dernier stade aquatique. Comme les nymphes femelles sont plus grosses que les mâles, on va pouvoir les trier grâce à un séparateur de nymphes.

KID REPORTERS saison 3, épisode #8 : le moustique

On verse les nymphes dans le dispositif, puis l’on remarque que différents étages se forment : le premier qui commence à se former correspond aux femelles, en dessous les mâles. Et plus bas, nous avons les larves qui ne sont pas encore métamorphosées en nymphes. Donc progressivement on va écarter la vitre de la plaque, ce qui va permettre de descendre les larves.

Et enfin une dernière étape lorsque les moustiques sont sortis de leur nymphe, on leur donne à manger du jus sucré dans lequel on a intégré de la rodamine, un colorant rose fluo.

Moustiques vecteurs de la dengue

Ca permet de les reconnaître quand, une fois lâchés sur le terrain, on les recapture dans les pièges. Suite au succès de ce programme, l’ILM prévoit de produire plus de moustiques stérilisants.

Kidreporters :

Présentatrice Kid reporters :

Vaianitea Juventin

Kidreporters :

Les élèves de la classe de CM1 de Guillaume CHAUVAC, école Pinai, Papeete

Alfred PAPAI

Hanakea RAUFAORE

Hinanui VANAA

Kauhei FLORES

Kylian LO MUNDO

Lanikai TEMAIANA

Léa PICARD-TERIITEHAU

Manahere AVVENENTI

Merahi HIONGUE

Moeana MARIRAI

Nunui LUSSAN

Ohana MAHAI

Ohani PENI

Rai SANFORD

Tamatoa TAPII

Tearootua TANEMATEA

Tommy TEHEI

Torea ETAETA

Teheiora IZUMO

Tehoki VAHITETE

Vaimatarii HAMAU

Personnes interviewées (par ordre d’apparition dans le reportage) : 

  • Hervé BOSSIN, chercheur entomologiste, Directeur du Laboratoire de recherche en Entomologie Médicale de l’Institut Louis Malardé à Paea
  • Françoise MATHIEU-DAUDE, chercheur IRD (Institut de Recherche pour le Développement - UMR MIVEGEC) en accueil à l’Institut Louis Malardé à Paea
  • Reva LANNUZEL, doctorante à l'Institut Louis Malardé à Paea
  • Michel CHEONG SANG, technicien à l’Institut Louis Malardé à Paea
  • Hutia BARFF, assistant-technicien à l’Institut Louis Malardé à Paea
  • Jérôme MARIE, ingénieur - entomologiste à l’Institut Louis Malardé à Paea.
  • Hmeniko TOURANCHEAU, chargé de mission à l’Institut Louis Malardé à Paea
  • Manfred MERVIN, technicien à l’Institut Louis Malardé à Paea
  • Tianeia LACHARME, stagiaire CVD à l’Institut Louis Malardé à Paea

 Remerciements : 

  • Fleury TAVAE, assistant-technicien à l’Institut Louis Malardé à Paea
  • Lorenzo HOGA, assistant-technicien à l’Institut Louis Malardé à Paea
  • L’ILM - Institut Louis Malardé - Sites de Papeete et Paea
  • L’IRD - Institut de Recherche pour le Développement
  • Nil RAHOLA de l’IRD - UMR MIVEGEC pour ses photos d’Aedes aegypti sur peau humaine + photos cycle de vie du moustique
  • Patrick LANDMANN, Vectopôle, pour sa photo de Culex en train de pondre réalisée pour l’IRD
  • Hinau LAUGHLIN, directrice de l’école Pinai, Papeete
  • Elvina PAHOA, conseillère pédagogique circonscription Papeete - Pirae
  • Taua ROHI, en Service civique à l’école Pinai, Papeete

Réalisation, tournage, montage, infographie, post-prod :

Hélène LEROYER-GOULET – KIDREPORTERS + participation des kid reporters

2è caméra : Pascale MARCKT, MOETERA PRODUCTIONS

Générique : LUCID DREAM Leo BUCHEIT

Post-prod, infographie :

LUCID DREAM, Larry KUPPER

Enregistrement plateaux :

Studio DGEE – Remerciements à Samantha BONET-TIRAO, Mihimana ROTA, Maryel TAEAETUA-PEREZ, Jean-Luc DI GIORGIO, Henri-Emmanuel HERVEGUEN, Yann TAAE et toute l’équipe de la DGEE

Musique du générique créée par LES COMPTINEURS DE TAHITI

Remerciements à Christine Vinolo, Jérôme Descamps et Oscar Descamps

Production :

API ORA Production – Remerciements à Aurélie THOREZ, Marie CAULLIEZ, Herenui CAVE-GERMAIN, Nelly TUMAHAI

Diffusion :

Polynésie la 1ère – Remerciements à Gérard Hoarau, Gérald Prufer, Eric Joho, Fabrice Juste, Stella Taaroamea, Hervé Cartelet.

Cette œuvre a bénéficié du soutien de la Polynésie française