L'avenir du fenua passe par "l'économie bleue"

La passe Kaki de Hao est réputée pour ses puissants courants.
100% d’énergies renouvelables en 2030 au fenua…Participant mardi, aux Assises nationales des énergies marines renouvelables à Cherbourg, Brigitte Girardin a révélé, entre autres, que la Polynésie voudrait lancer une centrale houlomotrice à Tahiti et un projet d’hydrolienne à Hao.
« Les énergies renouvelables sont une réponse à la crise climatique mais aussi à la crise économique », a souligné dans son discours d’ouverture le président du Syndicat des énergies renouvelables, Jean-Louis BAL, selon lequel la filière génèrera à court terme plusieurs milliers d’emplois.
Brigitte Girardin a pour sa part estimé que les énergies marines renouvelables étaient à la fois « une exigence et une chance » pour la Polynésie française.
« La Polynésie française est un territoire isolé au milieu du Pacifique Sud qui n'a d'autre choix que de parvenir le plus rapidement possible à l'autonomie énergétique en développant les énergies renouvelables au sens large. Le coût des énergies fossiles importées, notamment le pétrole, est en effet de plus en plus élevé et difficilement supportable pour l'économie de cette collectivité d'Outre-mer. Il s'agit aussi de tout faire pour préserver un environnement et une biodiversité exceptionnels », a-t-elle développé. (...)
A ce titre, Brigitte Girardin a indiqué que « c’est en Polynésie française qu’une énergie marine (avait) été développée pour la première fois à un stade industriel », en référence au Sea Water Air Conditionning (SWAC) dont le principe consiste à aller chercher l’eau de mer froide des profondeurs pour alimenter les systèmes de climatisation. Cette technique, qui permet de réduire de 70 à 80% le coût énergétique par rapport à l’utilisation de compresseurs électriques utilisant les énergies fossiles, est en effet opérationnelle dans un hôtel très haut de gamme, l’Intercontinental de Bora Bora.
Brigitte Girardin a d’autre part indiqué que trois autres types d’énergies marines pouvaient avoir un avenir prometteur en Polynésie française : l’énergie de la houle, l’énergie hydrolienne et l’énergie thermique des mers
 
Impulsion politique et accompagnement financier
 
Pour les deux premières énergies, le gouvernement polynésien a l’intention de lancer un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI), respectivement pour la mise en place d’une centrale houlomotrice sur la côte sud de Tahiti, et pour un projet d’expérimentation d’une hydrolienne dans la passe de Kaki, sur l’atoll de Hao.
Concernant l’énergie thermique des mers, un cadrage plus précis est nécessaire selon Brigitte Girardin, qu’il s’agisse de la technologie à mettre en place ou de l’estimation du coût de l’énergie ainsi produite. Pour conclure son propos, la représentante spéciale des autorités de la Polynésie à Paris a estimé que « les sources d’énergie de demain (pouvaient) être inventées outre-mer et dans le Pacifique en particulier ». Elle a toutefois souligné que le développement de ces énergies nécessitait une impulsion politique et un accompagnement financier."

Source communiqué du gouvernement