La Polynésie ne séduit plus les immigrants

Le dernier recensement de la population, en 2012, révèle un ralentissement de la croissance démographique. C’est notamment la conséquence de l’augmentation du déficit migratoire, le plus important depuis 30 ans.
Au 22 août 2012, la Polynésie française comptait 268 207 habitants, soit 8 500 personnes de plus qu’en 2007. Le solde naturel étant resté stable, le ralentissement de la croissance démographique s’explique uniquement par l’augmentation du déficit migratoire à - 7 750 personnes. Cette dégradation du déficit migratoire trouve son origine à la fois dans la progression du nombre d’émigrants (départs de la Polynésie française) et la diminution du nombre d’immigrants (arrivées en Polynésie française). L’accélération des départs concerne toutes les classes d’âges, mais les moins de 25 ans restent les plus représentés. Le ralentissement des arrivées concerne uniquement les non natifs de Polynésie française car les natifs sont toujours aussi nombreux à revenir.  Entre 2007 et 2012, ce sont 18 350 émigrants qui ont quitté la Polynésie française pendant que 10 650 immigrants venaient s’y installer. La Polynésie française a donc connu, pendant cette période de cinq ans, un déficit migratoire apparent de 7 750 personnes.
 

Qui sont ceux qui arrivent en Polynésie ?

 Les migrants non natifs représentent encore 85 % de l’immigration ; ils sont le plus souvent métropolitains, diplômés du supérieur et ils résident dans les Îles Du Vent. Ils travaillent principalement comme salariés du secteur public où ils occupent des postes de cadres, mais aussi dans le secteur privé qui en emploie cependant moins qu’il y a cinq ans. Ce profil moyen leur permet ainsi d’être beaucoup moins touchés par le chômage et l’inactivité. Le retour des migrants natifs se fait pour d’autres motifs que les non natifs. Ils reviennent souvent, entre 20 et 50 ans mais aussi après 60 ans, de Métropole où ils y ont travaillé ou poursuivi des études supérieures.
 

Histoire des soldes migratoires en Polynésie française

La Polynésie française vient de connaître ces cinq dernières années un déficit migratoire très important. L’ampleur de ce déficit migratoire est tout nouveau, au regard de l’histoire récente de la Polynésie française. Le solde migratoire global de la Polynésie française peut être estimé à – 1 550 personnes par an entre 2007 et 2012, en forte baisse par rapport à la valeur annuelle moyenne de 2002-2007 (- 229 personnes par an), et bien loin des soldes migratoires apparents positifs des années 1996-2002 (+ 400 personnes par an). Si le solde migratoire annuel alternait des soldes positifs et négatifs depuis 1983, il devient durablement déficitaire à compter de 2002 et se creuse depuis 2007. 7 % de la population présente en 2007 a émigré en dehors de la Polynésie. L’immigration provient en grande majorité de France métropolitaine, avec 79 % des arrivants qui habitaient en France cinq ans auparavant. Ils sont 9 % à venir de l’étranger mais sont de nationalité française pour 60 % d’entre eux.

 
Iles Du Vent, terre d’accueil

On retrouve les immigrants dans chaque archipel de Polynésie française, mais ils sont 84 % à s’établir aux Îles Du Vent où ils représentent 4 % de la population alors qu’ils sont deux fois moins nombreux dans les archipels des Tuamotu-Gambier et des Marquises.

Source : ISPF
 
 
L’étude complète de l’ISPF est à lire sur : http://www.ispf.pf