Réduire le nombre de requins aux abords des plages ne permet pas de réduire le nombre d'attaques de requins, conclut une étude réalisée par des chercheurs australiens.
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Depuis des années, les gouvernements locaux de Nouvelle-Galles-du-Sud, du Queensland et d'Australie occidentale dépensent des millions de dollars pour éviter les attaques de requins. De nombreux filets anti-requins ont été installés, mais sont-ils efficaces ?
L'abattage de requins et la pose de filets rassurent les surfeurs et les baigneurs, mais selon le chercheur Laurie Laurenson, de l'université Deakin, rien ne prouve que ces mesures permettent de limiter les risques d'attaques. C'est la conclusion à laquelle il est arrivé après avoir analysé 50 ans de données australiennes et sud-africaines :
« Ce qui nous intéressait, c'était de regarder s'il y avait un lien entre le nombre de requins et le nombre d'attaques de requins. Quand on regarde les statistiques, on voit qu'il n'y a pas de lien évident - il n'y en a pas. »
C'est aussi ce que souligne Barry Bruce, du CSIRO, l'Institut de recherche scientifique et industrielle :
« La plupart du temps, quand des requins et des gens se trouvent dans un même endroit, les requins ne mordent pas les humains. C'est ce qui rend difficile notre compréhension des attaques de requins : on étudie des exceptions et non ce qui se passe habituellement. Il peut y avoir une relation entre le nombre d'attaques et le nombre de requins, mais ce n'est pas une relation évidente. Dans certains endroits, vous pourrez avoir beaucoup de requins et aucune attaque, et dans d'autres, très peu de requins et une attaque. »
Dix attaques en un an en Nouvelle Galles du Sud
Dix attaques en un an en Nouvelle Galles du Sud
En Nouvelle-Galles-du-Sud, une dizaines d'attaques ont été recensées, l'an dernier. Pour éviter de nouveaux drames, une partie de la population demande la pose de filets anti-requins supplémentaires, mais le gouvernement local refuse. Les explications de Vic Peddemors, le responsable scientifique du programme anti-requins de l'État :
« Dans le nord de la Nouvelle-Galles-du-Sud, il y a une faune prolifique et productive et installer des filets entraînerait très rapidement la mort de nombreux dauphins et tortues. »
Pour le moment, le gouvernement local privilégie l'observation et le marquage des requins.