La plage est la seule route d’accès au quartier Hitimahana à Mahina. Les vestiges d’un village de pêcheurs, avec ses cabanes devenues maisons familiales. Comme celle de Kimiana, qui vit dans cette demeure construite par son grand-père il y a 40 ans.
Lors des fortes houles de décembre, la mer menace les habitations. Mais Kimiana et sa famille se protègent en érigeant des barricades faites de bois et de sacs de sables.
"On était déjà au courant, il y a 10 ans on nous avait déjà parlé de la montée des eaux. Et c’est vrai qu'aujourd’hui on voit. Parce qu’il y a 20 ans, la mer elle n'était pas aussi près. Mais si on doit quitter à cause de la montée des eaux, on le fera. Mais je pense pas qu’on va s’en aller pour ça parce qu’on est habitué à ça", dit Kimiana MAIHURI-MOETERAURI.
"Ca fait peur"
Quelques mètres plus loin vit Marcel TEORU, le pêcheur. Il a construit sa maison il y a plus de 30 ans. Il avoue que la mer inonde son logement moins qu’avant, une fois tous les 4 ans. Mais quand on lui parle de montée des eaux à cause du réchauffement climatique, il avoue que "ben oui, ça fait peur". Et quand l’eau arrive, "il faut se préparer, mettre les affaires dans la voiture et puis dès que la houle monte, on se casse. Le lendemain matin on revient voir le restant".
Hélène est la belle-sœur de Marcel. Sa maison étant plus proche de la mer, c’est une habituée des fortes houles. Et dès qu’il y a danger, elle appelle des amis du quartier Amoe pour qu’ils hébergent ses enfants. En cas de montée du niveau du la mer, elle sait déjà ce qu’elle fera. "Priorité aux enfants. Nous on reste", dit-elle. "Même si l’eau elle monte on reste...ça va baisser...parce que ça fait longtemps qu’on est là, on sait regarder si la mer elle est forte ou pas", explique-t-elle.
Mais les prévisions des scientifiques sont claires : le risque d’élévation du niveau de la mer est évalué entre 70 cm et 1 mètre 50 sur les 100 prochaines années. Si le scénario se confirme, c’est le littoral de Tahiti qui disparaîtrait.