La médecine traditionnelle entre à l'hôpital

Jenny Torea effectue un massage traditionnel sur ce patient atteint d'une maladie des poumons.
Dans le service pneumologie du CHT du Taaone, Jenny Torea, tradipraticienne, fait désormais partie intégrante du service. La médecine traditionnelle a fait son entrée depuis 4 mois et révolutionne le contact des malades avec le monde médical. L'hôpital fait figure de précurseur.
 
Il aura fallu deux ans pour que le projet, initié par le Dr Eric Parrat, chef du service pneumologie, aboutisse. Après des recherches, des réflexions et de multiples rencontres, le ministre de la santé, Jacques Raynal, a finalement donné son feu vert pour laisser entrer la médecine traditionnelle au sein de l'hôpital du CHT.

Depuis 4 mois, Jenny Torea pratique ses soins dans le service de pneumologie. Pas de ra'au tahiti (remède tahitien) encore formellement interdit, mais des massages traditionnels, l'imposition des mains ou encore des prières. Jenny Torea explique qu'elle a reçu un don qui lui permet de voir le mal : "j'apporte du bien-être et du confort."
"Pour moi, c'était comme une 'psychologue', raconte Laurent, atteint d'une maladie des poumons. Avec elle, je sentais bien que le contact passait."

Le chef du service pneumologie du CHT, le Dr Eric Parrat, ne discute jamais avec elle de la maladie, ni de ses symptômes. Il se contente de lui confier ses patients.
La présence de Jenny est très réconfortante pour les patients qui maîtrisent mieux le tahitien que le français. Sans compter que même chrétiens depuis deux siècles à peine, ils croient fort au pouvoir des forces de la nature.

Entre Jenny et l'hôpital du Taaone, un contrat en CDI à temps plein qui la légitime et qui permet au CHT de faire figure de précurseur dans l’art de la médecine humaniste.
 
la médecine traditionnelle entre à l’hôpital