Une nouvelle année judiciaire a débuté

Ce vendredi 18 janvier, la cour d’appel et le tribunal de première instance de Papeete ont tenu leurs audiences solennelles de rentrée. L’occasion de dresser le bilan de l’année écoulée avec deux sujets émergents : l'intensification du trafic d'ice et le bon fonctionnement du tribunal foncier.
 
Les chiffres recensés ne sont pas les chiffres de la délinquance en Polynésie française mais ceux de l’activité du palais de justice. Si le nombre de procédures est en baisse de 7% par rapport à 2017, les violences sur majeurs et mineurs ont augmenté de 16%, de même que les violences sur les conjoints ou concubin(e)s ont enregistré une hausse de 7%. Quant aux viols et agressions sexuelles, les mineurs restent les principales victimes, les chiffres sont aussi en hausse de 16%.

Mais, là où bât blesse, ce sont les chiffres des affaires de stupéfiant. On enregistre une hausse de 44% avec 658 affaires en 218 contre 452 en 2017. Les trafics de drogue portent essentiellement sur l’ice. "En 2018, on a eu 25 procédures toutes orientations confondues, on a eu plus de 130 personnes mises en cause, jugés ou mises en examen (...) On a eu des condamnations sévères", explique Hervé Leroy, le procureur de la République. Par ailleurs, un incinérateur devrait voir le jour au fenua afin de détruire sur place tous les produits stupéfiants qui étaient jusqu'ici acheminés vers la Nouvelle-Calédonie.
 

Interview


Thomas Pison, le procureur général, estime que le trafic de drogue est un problème de santé publique sur le territoire qui touche particulièrement la jeunesse. La répression n'est pas l'unique solution pour lutter contre ce fléau, la prévention a un rôle primordial à jouer. "La prévention doit être ciblée sur les plus jeunes (...) Il faut leur dire les choses, prévenir mais il faut que la prévention soit claire, lisible et très ferme".
 

Interview


Si les chiffres du trafic de drogues est inquiétant, l'année 2018 relève néanmoins une satisfaction qui se trouve du côté du tribunal foncier. Opérationnel depuis la fin du mois d’août, il est une réussite. Si les magistrats ont traité toutes les nouvelles affaires, un renforcement des équipes n’est pas exclu car il reste plusieurs centaines de dossiers en stock. "C'est une réussite car ça correspondait à un vrai besoin sur le territoire", souligne Thomas Pison.
 

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Une nouvelle année judiciaire a débuté